Université populaire de
PICARDIE

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Université Populaire de Picardie

SITE : http://unipop.pic.free.fr/- COURRIEL : unipop.pic@free.fr

Adresse postale : 8 rue Degauchy - 80450 AULT - 03 22 60 41 59 - 06 22 11 37 71

   

 

L'UNIVERSITé POPULAIRE DE PICARDIE

est pour l'instant "en panne"

Nous travaillons à un nouveau site

consacré à l'École (primaire)

ICI

 

POUR L'ÉCOLE

 

 

 

 

 

 

Bonjour,

Je travaille actuellement au sein de TADRART films, société de distribution de films de cinéma.
Dans le cadre de la sortie du film de Bruno Dumont, "Flandres", Grand prix au Festival de Cannes 2006, je souhaite attirer votre attention sur ce film.
En effet, j'ai le sentiment que la réflexion de Bruno Dumont peut intéresser à de nombreux titres vos enseignants et votre public. Il s'agit d'un questionnement quasi philosophique sur le mal, traitant de la guerre. A travers une histoire simple et forte, Bruno Dumont crée une ouvre saisissante du point de vue cinématographique. Sa réflexion laisse naître une véritable émotion et nous lie à ses comédiens.
Le film sort avant la rentrée, le 30 août prochain, c'est pour cela qu'Internet me semble un bon moyen de sensibiliser un maximum de personnes même si elles ne sont pas encore rentrées.
N'hésitez pas à visiter le site Internet du film ,  www.flandres-lefilm.com .
Je ne connais pas concrètement les outils de votre réseau, mais je l'envisage comme un moyen précis et pertinent de faire connaître la sortie de ce film.
Dans l'attente d'une réponse de votre part, je reste à votre entière disposition pour envisager une collaboration quelle qu'elle soit, et je vous prie de croire en mes sentiments les meilleurs.

Claire Bodechon
Tadrart Films
83 A Rue Bobillot -75013 Paris - FRANCE
Tél : 33 1 43 13 10 68 / Fax : 33 1 43 13 10 69

***

 

 

 

COMMUNIQUé

 

 

Vous trouverez ci-joint un fichier présentant divers cycles de conférences que j'effectue dans des universités Ouvertes ou Populaires de Franche-Comté, Bourgogne et Suisse. 

Je me permets de vous les proposer pour l'université de Picardie, terre autrefois liée à la Comté dont je suis originaire. Notre histoire fut commune, et je peux également intervenir sur cette notion.

Je travaille essentiellement sur la condition de la femme du moyen-Age au XXe siècle, et sur les peurs et espoirs de nos ancêtres sous l'Ancien Régime, afin d'initier le public aux notions de tolérance et d'intolérance.

Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire

.

 Très cordialement

Brigitte Rochelandet

 

 

 

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Compte-rendu de l’Assemblée Générale de 

L'UNIVERSITÉ POPULAIRE DE PICARDIE 

du 28 février 2006

par Jean-François Mopin, secrétaire.

 

 

Présents : Michel Debray, Danielle Debray, Jean-François Mopin, Igor Reitzman, Marc Schmitter.

 

 

*Perspectives pour l’année à venir : nous avons retenu le principe, à l’origine de l’association, de développer plusieurs lieux sur la région pour créer des rendez-vous. Outre Amiens, où la salle Dewailly semble commencer à rassembler quelques personnes, nous travaillons encore sur Ault, où les débuts sont difficiles. Jean-François Mopin propose une salle pour l’Oise. Après avoir essuyé plusieurs refus (Creil, Nogent sur Oise, Senlis, Chantilly, Laigneville), la ville de Mouy nous propose de disposer de sa salle des associations. Cette salle peut accueillir jusqu’à 50 personnes en cas de besoin. Elle est assez modulable, et a l’avantage d’être souvent libre. En cas de nouvelle réunion dans l’Oise, nous y serons bien plus à l’aise que dans un café. Son occupation sera sans doute reconduite régulièrement : le maire croit en notre projet. C’est un encrage géographique fixe. Michel Debray signale que des points de chute sont à l’étude à Chambly et à Abbeville, ainsi que dans l’Aisne.

 

*Accueil des nouveaux arrivés : nous avons coopté Igor Reitzman, qui propose des interventions variées et tout à fait adaptées au concept des Universités Populaires nouvelle génération. Résidant sur Compiègne, il fera sans doute ses premières interventions sur le nouveau centre de Mouy. Marc Schmitter ne souhaite pas pour l’instant être intervenant mais il soutient l’association et se montre intéressé par son développement.

Jean-François Mopin signale qu’il a trouvé deux intervenants de qualité, qui n’ont pas pu être présents : Pierre-André François et Marc Borotto. Mais comme ils ne sont connus que d’un des membres du CA, il ne serait pas honnête de les coopter « à l’aveugle », sans vraie discussion avec les membres actuels. Nous avons donc envisagé d’attendre pour les coopter officiellement. S’ils peuvent faire des interventions avant, ils auront le statut d’invités extérieurs.

 

*Publicité : il est évident que seule une large diffusion de l’information peut mobiliser les bonnes volontés. Sur Amiens, ce sont les interventions les mieux annoncées qui ont eu le plus de succès. Il faut donc établir des liens avec la presse. Les programmes seront autant que possible déposés en main propre et pas seulement par courriel. La presse locale doit être privilégiée dans chaque point de chute par les personnes les plus proches. Après avoir essayé la conférence de presse à Amiens, nous pensons changer de tactique et contacter les journalistes « au coup par coup » en attendant que les habitudes s’installent. Ont été évoquées d’autres pistes à explorer : le réseau des bibliothèques, les repères de « là-bas si j’y suis » (l’émission de France Inter), dont les habitués nous semblent susceptibles d’être intéressés par ce que nous proposons, et l’association des retraités de la MGEN.

 

*(Dé)centralisation à deux niveaux : il appert donc que chaque point de chute doit servir de relais « local » et chercher à s’implanter dans sa ville. Le public susceptible d’assister aux séances sur Amiens n’est pas le même que celui qui pourrait se déplacer à Mouy ou à Ault. On peut donc faire tourner les interventions. Mais une coordination générale est indispensable, pour mieux gérer l’association et permettre aux expériences qui fonctionnent de servir d’exemple. Étant donnée la taille de la région, il est indispensable de multiplier les échanges par Internet. Ceux d’entre nous qui se sont rendus aux différents rendez-vous de l’association (assemblées et conférences) ont déjà beaucoup de kilomètres au compteur…

 

*Renouvellement du bureau : en l’absence de tout autre membre, et comme les statuts ne prévoient pas de quorum, nous avons choisi de reconduire Michel Debray comme président et Jean-François Mopin comme Secrétaire. Igor Reitzman accepte la charge de Trésorier en remplacement de Jean-Michel Eloy. Il a une longue expérience de la gestion d’association.

 

La séance est levée sous la neige.

 

 

 

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Rappel des principes

Repris des principes de L'UNIVERSITé POPULAIRE DE CAEN

LE PROJET

La première version de l'Université populaire date de la fin du XIXe siècle, à l'époque de l'Affaire Dreyfus. Des professeurs, des intellectuels, des historiens, des écrivains, des philosophes y proposaient des cours gratuits à destination de ce qu'il était convenu alors d'appeler la classe ouvrière. La seconde version vise des objectifs semblables bien qu'actualisés : démocratiser la culture et dispenser gratuitement un savoir au plus grand nombre. La culture y est vécue comme un auxiliaire de la construction de soi, non comme une occasion de signature sociale.

LES RAISONS

Le désir de savoir est considérable : les débats, les forums, les rencontres, les séminaires, les universités d'été, les succès de librairie des classiques latins ou des essais, la multiplication des collections d'idées chez les éditeurs, tout témoigne d'une authentique et pressante demande. L'offre oscille entre l'élitisme de l'université et l'improvisation des cafés philo, l'une reproduisant le système social et sélectionnant ceux auxquels elle réserve les places dans le système, l'autre réduisant souvent la pratique philosophique à la seule conversation.

LE PRINCIPE

L'Université Populaire retient de l'Université traditionnelle la qualité des informations transmises, le principe du cycle qui permet d'envisager une progression personnelle, la nécessité d'un contenu transmis en amont de tout débat. Elle garde du café philosophique l'ouverture à tous les publics, l'usage critique des savoirs, l'interactivité et la pratique du dialogue comme moyen d'accéder au contenu.

LE FONCTIONNEMENT

La gratuité est le principe de base : pas d'âge requis, ni de titres ou de niveaux demandés, pas d'inscriptions ni de contrôle des connaissances, pas d'examens, ni de diplômes délivrés. Le cours est dispensé une fois par semaine sur une séance de deux heures : la première est un exposé argumenté, la seconde une discussion de celui-ci. Le cycle s'étend de mi-octobre à mi-mai. Il s'articule autour des vacances scolaires de l'Académie de Caen.

LES PERSPECTIVES
L'Université Populaire est une idée collective et non personnelle. La création de la première à Caen vaut comme invite à l'essaimage. Par ailleurs, l'augmentation d'une année sur l'autre des unités d'enseignements et la cooptation des enseignants se fait en relation avec l'initiateur du projet local.

L'INITIATEUR
Michel Onfray, né en 1959. Docteur en philosophie. Vingt ans enseignant en lycée, démissionnaire de l'Education nationale en 2002. Philosophe, auteur de plus de vingt livres traduits en une douzaine de langues. Thème du séminaire : Histoire de la philosophie hédoniste. Première année : L'archipel pré-chrétien.


LIEN : UNIVERSITE POPULAIRE DE CAEN

 

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ACTUALITÉ

& libres paroles

(Les textes les plus récents sont ici, en haut de page).

 

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ANARTISTE : 7ème ÉPISODE



Le numéro 7 d'Anartiste, la revue du groupe La Vache folle de la Fédération anarchiste, vient de paraître. Il propose un voyage du côté des écritures avec des nouvelles, de la poésie et même de la musique et de la théorie.
Six auteurs ont envoyé une nouvelle à la revue. Dans Un bruit de médailles,Sébastien Doubinsky met en scène un sous-officier aviné et un jeune appelé.
Raviver des souvenirs glauques, ne se termine pas toujours bien. La Zira de Jean-Luc Raharimanana évoque le Madagascar qu'il a quitté il y a une quinzaine d'années. Dans Nous sommes tous des Gitans belges ! de Didier Daeninckx, en pleine débâcle de 1940, un riche paysan et un Rom apprennent à se connaître.
Jean-Pierre Levaray, avec son Raid nocturne, nous fait découvrir l'usine au quotidien et nous montre que les ouvriers n'ont pas encore tous disparu.
L'ouvre de Marcel Moreau est riche de plus de 40 livres : l'amour, le corps et les mots y sont des thèmes récurrents. Dans La danse du sens des mots dans la vie organique, il s'acharne à répéter qu'il faut libérer la parole. Elen Capucine, plasticienne et voyageuse, propose un portrait de femme.
Ces nouvelles sont précédées d'une poésie de Julien Blaine et d'un texte
d'Archibald Zurvan sur les différentes formes de littératures. Il y rend
hommage à Jacques Lacarrière, récemment disparu.
On lira aussi une approche des écritures musicales contemporaines par Hervé Zenouda et des conseils de lectures par Felip Equy.
L'ensemble est agrémenté de dessins réalisés par les Chats pelés. Ce collectif de graphistes, entre Dada et l'art brut, utilise toutes sortes de matériaux dans des albums pour enfants plein d'humour.



Anartiste n° 7, novembre 2005, 40 pages, 6 euros.

 L'abonnement est de 10 euros
(ou plus) pour deux numéros (chèque à l'ordre d'Anartiste). 

Les anciens numéros sont encore disponibles au prix de 6 euros l'un. Adresse : Anartiste, 117 rue de la Réunion, 75020 Paris (courriel : anartiste@editionska.com).

Phil Ducira

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POUR UNE INFORMATION IMPARTIALE

 

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RADIO LIBERTAIRE

en ligne

 

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La pensée anarchiste

&

la non-violence

par Michel Onfray

 

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Stress social

&

détresse des corps

par Jean Zin

 

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Réaffirmer la République française

 

Nous réaffirmons l’actualité, à propos de la Nation et de la République, des principes et positions essentielles énoncées par les Constitutions de la République française de 1946 et 1958 (avant les diverses mutilations perverses, antinationales et antirépublicaines, imposées illégitimement par des pouvoirs divers mais qui tous se sont placés au service d’une Europe supranationale,  atlantiste et visant à constitutionaliser le capitalisme).

Notamment :

  • Le Peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l’homme et aux  principes de la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946.
  • La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion.
  • La forme républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet d’aucune révision.
  • La souveraineté nationale appartient au peuple.
  • Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.
  • Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils  se forment et exercent leur activité librement . Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
  • La langue de la République est le français.
  • L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
  • L’hymne national est la Marseillaise.
  • La devise de la République est Liberté, Egalité, Fraternité.
  • Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
  • Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait doit devenir la propriété de la collectivité nationale.

 

             Nous observons que lors du référendum du 29 mai 2005, en rejetant massivement le projet supranational d’Europe fédérale des régions, en s’opposant victorieusement  à la prétendue inéluctabilité d’une Europe ultra-libérale, antisociale et atlantiste qu’ une oligarchie disposant du pouvoir d’Etat, de la finance et des médias, entendait lui imposer, le peuple français souverain a confirmé son  attachement à la pérennité de la Nation. Il a réaffirmé sa volonté intransigeante de conserver la forme républicaine de l’Etat- Nation et démontré la permanence du sentiment national et républicain. Ce patriotisme républicain est lié dans le peuple de France à une vision authentiquement internationaliste, de solidarité entre les peuples libres et les nations souveraines, à leur coopération et à la lutte contre toute hégémonie et tous les impérialismes, pour la Paix et le progrès.

 

            A travers les siècles et l’Histoire de la France, bien antérieurement à la Révolution de 1789,  la Nation s’est constituée progressivement. Elle a intégré l’apport de différentes ethnies et territoires. Dès la Gaule , y compris pendant la période monarchique de son histoire, la France ne s’est pas érigée sur une logique ethnique, mais sur le concept du Droit du sol. La République a continué et approfondi cette vision citoyenne, qui s’exprime aujourd’hui notamment dans la laïcité et le refus du communautarisme. Le gouvernement de la France indépendante est à Paris et nulle part ailleurs. En particulier, il ne saurait être à Bruxelles, à Washington ou à Berlin.

           

            Depuis son origine, l’Histoire de la France, celle de son exception, de sa vision, de son esprit et sa psychologie  spécifiques, a toujours été et demeure celle de la Résistance…Nous appelons,  à construire une alternative et une dynamique politiques nouvelles, conformes à l’intérêt national et fondées sur la réaffirmation  de la République, de ses valeurs,  sur une volonté de progrès social et sur le refus d’une Europe supranationale qui ne peut-être qu’atlantiste, néo-libérale et antisociale. Nous appelons au rassemblement des citoyens dans l’esprit de la Résistance nationale, républicaine et progressiste et du programme du CNR. Construisons les Assises de la République afin de rétablir la souveraineté populaire et le droit inaliénable de peuple français à  disposer de lui même. Comité Valmy, août 05.

 

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Mai 1936 – Mai 2005

 

L’Histoire ne repasse jamais les plats de la même manière, mais les sentiments collectifs sont des respirations qui peuvent se ressembler. La période présente évoque pour certains les années qui précèdent immédiatement la Révolution Française et ils n’ont pas forcément tort, quoique les aspirations populaires de l’époque expriment une violence plus intense que celle d’aujourd’hui, étouffée désormais par les multiples contre-feux  développés par les solidarités de la société moderne, afin de calmer le désespoir des plus démunis. La comparaison avec les événements de 1936 propose un meilleur éclairage.

Au cours de la soirée électorale du dimanche 29 mai, lorsque les personnalités politiques s’expriment à la télévision, Arlette Laguiller manifeste un vrai bonheur à la victoire du Non. Enfin, les petits, les sans-grades ont fait entendre leur voix : « C’est une joie, une vraie joie… » proclame-t-elle avec sa conviction débordante. Comment lui en faire grief tant elle représente bien le sentiment de ce “peuple” que chacun cherche à s’approprier.

Ce mot “Joie” répond à celui qui est utilisé dans un contexte analogue, après les grèves de mai 1936, par Simone Weil dans son livre La condition ouvrière. Cette Simone Weil n’est pas celle que nous connaissons aujourd’hui, mais une jeune agrégée de philosophie qui se fit embaucher en usine pour comprendre la réalité de ceux qui y travaillent. Elle résume ainsi son sentiment concernant la grève :

« Le public, et les patrons, et Léon Blum lui-même, et tous ceux qui sont étrangers à cette « vie d’esclave sont incapables de comprendre ce qui a été décisif dans cette affaire. C’est que « dans ce mouvement il s’agit de bien autre chose que de telle ou telle revendication « particulière, si importante soit-elle. Si le gouvernement avait pu obtenir pleine et entière « satisfaction par de simples pourparlers, on aurait été bien moins contents. Il s’agit après « avoir toujours plié, tout subi, tout encaissé en silence pendant des mois et des années, d’oser « enfin se redresser, se tenir debout. Prendre la parole à son tour. Se sentir des hommes, « pendant quelques jours. Indépendamment des revendications, cette grève est en elle-même « une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange. »

Le contexte d’alors est sans doute différent de celui qui nourrit la question européenne aujourd’hui. En tout cas le ton est le même : « Il s’agit après avoir toujours plié, tout encaissé pendant des mois et des années, d’oser enfin se redresser, se tenir debout. Prendre la parole à son tour. Se sentir des homme. » En disant Non !

S’ajoute à cela dans les deux cas, l’influence considérable de l’extrême droite et d’une partie de la droite. Certes, les manifestations qui se produisent à répétition  depuis plusieurs années n’ont pas donné lieu à des débordements aussi brutaux que ceux de 1934, par exemple, mais pour être assourdie, l’opposition est aussi radicale.  Le Non du 24 mai 2005 est un cri né du désespoir quotidien des laissés pour compte, une rage contre la mécanique aveugle des fonctionnaires européens nourris de leurs propres certitudes, un appel angoissé pour une Identité française ressentie en péril.

À soixante-dix ans de distance les deux événements se situent chacun au cœur d’une crise mondiale de première grandeur.  Il s’agit dans les deux cas d’un bouleversement où le “libéralisme” tient la dragée haute à l’économie sociale. La première crise  a éclaté en 1929-1930 ; elle laisse un souvenir affreux par le déferlement du chômage, la dévaluation du franc, la ruine de nombreuses entreprises, les tués dans les manifestations, la confusion des partis au Pouvoir. Les grèves généralisées de 1936 débouchent sur la semaine des quarante heures, obtenue lors des célèbres accords Matignon, le 7 juin 1936. Surplombant le tout, une autre coïncidence est troublante. Dans les deux cas, le gouvernement français a choisi de ne pas s’impliquer dans un conflit extérieur ; en Espagne hier, en Irak aujourd’hui. Est-ce de bonne augure ?  La dictature fasciste et l’intégrisme islamique ne sont pas sans points communs dans leurs effets sur les populations.

Et voici le délai de vingt-deux mois octroyé à notre gouvernement pour restaurer son autorité. On parle de Mission, disons qu’il s’agit de la prise d’un pari dont l’enjeu est la paix civile. Car les tenants du Non ne vont pas se laisser dépouiller facilement de leur joie et de leurs aspirations vitales, qu’elles soient identitaires, libertaires ou de simple humanité.

Vingt-deux mois d’ici la prochaine échéance présidentielle ! En 1936, les vingt-deux mois conduisent au printemps 1938 : c’est le retour fugitif de Léon Blum qui doit se retirer au bout de quelques jours, remplacé par le ministère Daladier. Une union improbable, analogue à celle que nous avons connu en 2002, se produit quand Daladier se voit gratifier de la confiance de l’Assemblée par 575 voix contre 5 – de la droite aux communistes – tellement la situation internationale est angoissante. Cinq mois plus tard, ce sera Munich et l’enthousiasme suscité par l’accord.  « Nous nous réveillerons de cette joie » écrivait alors François Mauriac.

Et nous ? Dans vingt-deux mois, où en seront la situation internationale et l’Europe, ou en seront la crise, le chômage et les misères ? Sauf accident de parcours, des élections concluront effectivement cette période. L’Opéra bouffe dont on parle est en réalité un des actes de la tragi-comédie shakespearienne vécue depuis les trahisons et les coups fourrés de l’élection présidentielle de 1995. Les empoisonnements et les meurtres chez nos politiciens sont aussi virtuels que les bagarres des jeux vidéos ; ce n’est pas une raison pour les sous-estimer.

Comme toute grande œuvre de théâtre, la pièce possède aussi ses temps de repos, ses intermèdes, ses divertissements. Les ballets dans la cour de l’Élysée et dans les couloirs du Pouvoir avec photos sur tous les kiosques, sont de cette nature quand des ministres pressentis, ou croyant l’être, montent et descendent l’escalier d’honneur avec de larges sourires, se tapent dans le dos, embrassent les dames dans un va-et-vient surréaliste qui manifeste une absence de recul obscène. “Obscène” : de mauvais présage.

La crise de 1936 est conclue par un embrasement dont l’Europe est le terrain principal. Le ressort des événements est tragique avec une force implacable déployée en Rhénanie, en Autriche, en Tchécoslovaquie et ce qui s’en suit… En 2005 l’Europe est toujours au cœur du débat mais le ressort est détendu, comme si cette volonté de paix se délitait dans un désir vague et amorphe.  C’est une Europe à l’envers pourrait-on dire puisqu’il ne s’agit plus d’une situation alimentée par des fascismes, fous de leurs idéologies perverses, mais au contraire animée par une organisation qui se veut sympathique, une Union Européenne emplie de bonnes intentions mais où chacun cherche à préserver durement ses intérêts sous le masque des sourires et des fausses politesses. Pendant l’épreuve des années 1940, il s’agissait d’union sacrée, aujourd’hui cette union devient quasi ludique ; c’est un jeu de rôles et d’apparences comme en témoigne ce référendum nourri de sondages distrayants, dont les répétitions ahurissantes ne font que troubler les esprits.

Il y a soixante-dix ans ce fut l’explosion, aujourd’hui la tendance est à l’implosion. L’implosion est ce ravage qui se produit brutalement lorsque des forces extérieures s’exercent sur une enveloppe trop fragile pour y résister (implosion d’un tube de télévision). D’autant plus fragile que cette enveloppe est vide. Avec le Traité constitutionnel, les tenants du Oui ont voulu établir la solidité de cette enveloppe européenne et lui donner un contenu ; c’était la justification et l’espoir de leur position. Est-il trop tard ? En 1936, les puissances fascistes étaient identifiées par des fanfares, des bruits de bottes et des drapeaux ; en 2005 les forces dangereuses se déplacent en silence revêtues de cagoules.

Où sont les modèles ? Il fut un temps ou les politiciens français prenaient De Gaulle comme référence, aujourd’hui Jacques Chirac se contente d’Édouard Daladier.         

 

                                                            Jean-Marie Lhôte  

6 juin 05

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Sanjoy Ganguly

de JANA SANSKRITI

mardi 28 juin 18h maison Folie de Wazemmes

15 ans de Théâtre de l'Opprimé en Inde

conférence-débat, présentation d'une vidéo

un verre suivra la conférence

Des paysans - comédiens créent et jouent des théâtre-forums 

de village en village, en Inde.

T OURNÉE EN FRANCE FIN 2005, UNE AUTRE EN 2006 ?

 

MERCI DE CONFIRMER VOTRE

PRÉSENCE au : 03 20 54 16 33

En Vie  - Thé âtre de l'Opprimé 22 rue Durnerin 590 00 Lille

en.vie.theatre@wanadoo.f r

organisateurs de spectacles : dossier disponible sur Jana Sanskriti et leurs spectacles en tournée.

disponible

70 rue des Sarrazins, Lille (M° Gambetta ou Montebello)

***

Je lance un appel aux formateurs pour construire dès septembre 2005 un plan d'interventions à destination des enseignants afin d'aborder et de traiter avec eux les conséquences des dérives d'une politique générale ouvertement pro-religieuse. Tant sur les disciplines d'enseignement que sur l'exercice d'une citoyenneté employée à toutes les sauces y compris celles qui oeuvrent contre les valeurs de la République, ou encore que sur les valeurs transmises par un système éducatif que les gouvernants souhaitent rationnel, objectif, cadré par des indicateurs cohérents, évaluatif et performant (l'esprit de la LOLF, quoi !). 
 
Il va bien falloir mener le combat qui s'impose... Les demi-journées d'information ou de conférence pédagogique me semblent un excellent choix pour combattre l'idée même du fait religieux à l'heure où les sciences voient leurs champs d'investigation, de compétences et d'autorité réduits par les trois monothéismes (sans être scientiste). Le rapport au corps pose de plus en plus problème en EPS et dans l'espace institutionnel, le rapport du travail et de la douleur réintroduit peu à peu à grands coups de battage médiatique nous renvoie à Foucault et à Deleuze qui furent trop vite couverts de poussière dans les bibliothèques de ceux qui les avaient consultés.
 
Rompre avec l'enseignement du fait religieux (ce qui ne veut pas dire grand chose, n'en déplaise à Regis Debray, mais depuis que Fidel Castro se prosterne face au Vatican, ce qui n'a pas de sens pourrait avoir quelque signification...) et appréhender le fait athée en termes de pensée. Car rien ne nous interdit de penser ce qui n'a pas encore été diffusé avec vigueur et avec raison à l'Ecole. Pourquoi accorder du temps à la religion quand on peut la traiter en histoire, en lettres, en philo ?
Le texte joint peut servir de document de travail initial.
 
Si un groupe de travail peut se développer dans l'Oise, les échanges par mail avec les autres départements ne demanderaient qu'à être développés.
 
Pour l'Oise, ceux qui seraient d'accord pour une date de réunion de travail préparatoire peuvent faire des propositions.
 
Aux neurones, Citoyens !
 

Frédéric LE MERCIER

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Dernière parution de Michel ONFRAY

"Traité d'athéologie"

GRASSET

18,50 Euros

 

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CONTRE LA SERVITUDE VOLONTAIRE

de Michel ONFRAY

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"L'Europe des crétins
par Michel ONFRAY


Les gens qui vont voter Non à la constitution européenne sont des crétins,
des abrutis, des imbéciles, des incultes. Petit pouvoir d'achat, petit
cerveau, petite pensée, petits sentiments. Pas de diplômes, pas de livres
chez eux, pas de culture, pas d'intelligence. Ils habitent en campagne, en
province. Des paysans, des pécores, des péquenots, des ploucs. Ils n'ont pas
le sens de l'Histoire, ne savent pas à quoi ressemble un grand projet
politique. Ils ignorent le grand souffle du Progrès. Ils crèvent de peur.

Jadis, ces mêmes débiles ont voté non à Maastricht ignorant que le oui
allait apporter le pouvoir d'achat, la fin du chômage, le plein emploi, la
croissance, le progrès, la tolérance entre les peuples, la fraternité, la
disparition du racisme et de la xénophobie, l'abolition de toutes les
contradictions et de toute la négativité de nos civilisations post-modernes,
donc capitalistes, version libérale.

L'électeur du Non est populiste, démagogue, extrémiste, mécontent, réactif.
C'est le prototype de l'homme du ressentiment. Sa voix se mêle d'ailleurs à
tous les fascistes, gauchistes, alter mondialistes et autres partisans
vaguement vichystes de la France moisie, cette vieille lune dépassée à l'heure
de la mondialisation heureuse. Disons le tout net : un souverainiste est un
chien.

En revanche, l'électeur du Oui est génial, lucide, intelligent. Gros carnet
de chèque, immense encéphale, gigantesque vision du monde, hypertrophie du
sentiment généreux. Diplômé du supérieur, heureux possesseur d'une
bibliothèque de Pléiades flambant neufs, doté d'un savoir sans bornes et d'une
sagacité inouïe, il est propriétaire en ville, urbain convaincu, parisien si
possible. Il a le sens de l'Histoire, d'ailleurs il a installé son fauteuil
dans son sens et ne manque aucune des manies de son siècle. Le Progrès, il
connaît. La Peur ? Il ignore. Le debordien Sollers, le sartrien BHL et le
kantien Luc Ferry vous le diront.

Bien sûr le Ouiste a voté oui à Maastricht et constaté que, comme prévu, les
salaires s'en sont trouvé augmentés, le chômage diminué et fortifiée l'amitié
entre les communautés. Le votant du Oui est démocrate, modéré, heureux, bien
dans sa peau, équilibré, analysé de longue date. Sa voix se mêle d'ailleurs
à des gens qui, comme lui, exècrent les excès : le démocrate chrétien
libéral, le chiraquien de conviction, le socialiste mitterrandien, le patron
humaniste, l'écologiste mondain. Dur de ne pas être Ouiste. Citoyens,
réfléchissez avant de commettre l'irréparable !"

 

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La loi du 23 février 2005 provoque un émoi légitime dans les salles des professeurs et les cabinets d'Histoire et Géographie.

Alors que la connaissance scientifique de la période coloniale et la juste mesure des crimes commis progressent enfin, et s'enseignent timidement dans le secondaire, des députés mal inspirés imposent par la loi l'enseignement d'une version officielle irénique et mensongère de la colonisation.

De quoi s'agit-il ?

Cette loi prescrit l'enseignement d'une histoire officielle de la colonisation dans les écoles.

Article 4 : "Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit"

Ainsi la loi considère que la période coloniale, mis à part la conquête et la décolonisation, aurait été une période heureuse, faite de progrès et de civilisation. Le bilan de la colonisation française serait " globalement  positif ". Plus encore il faudrait rendre hommage à ceux qui en furent les acteurs : colons, administrateurs, militaires, dans leur ensemble. C'est le retour du fardeau de l'homme blanc et de sa mission civilisatrice !

Alors que de jeunes historiennes viennent très récemment d'éclairer définitivement et incontestablement des aspects  essentiels de la période coloniale en Algérie (torture
systématique, justice, prostitution). Alors que nous sont désormais connus les aspects racistes de l'imaginaire colonial : " zoos humains ", exposition coloniale. Alors qu'un Livre Noir de la colonisation est disponible, alors que nos collègues universitaires étrangers en savent souvent plus sur notre histoire que nous. Comment est-il possible d'enjoindre aux enseignants de pratiquer un semblable révisionnisme ?

Faut-il considérer que le travail forcé dans les colonies d'Afrique et d'Asie, la torture banale dans les commissariats et gendarmeries d'Algérie, même en dehors des guerres, le statut de l'indigénat, le double collège électoral, l'oppression économique, les déplacements de
populations, les dévoilements forcés de femmes, le paternalisme généralisé, le pillage des biens culturels, faut-il considérer donc que tout cela doive être salué ou plutôt oublié, effacé, nié ?

Quand bien même certaines réalisations des colons furent des progrès (routes, hôpitaux, rares écoles) elles ne justifient pas une vision béate et unilatérale de la colonisation.

Cette loi doit être abrogée :

- parce qu'elle impose une histoire officielle, contraire à la neutralité scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au cour de la laïcité.

- parce que, en ne retenant que le " rôle positif " de la colonisation, elle impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres allant parfois jusqu'au génocide, sur l'esclavage, sur le racisme hérité de ce passé.

En attendant cette abrogation je m'engage à ne pas enseigner cette histoire officielle et révisionniste, à continuer d'utiliser les travaux des historiens pour présenter à mes élèves le bilan le plus proche possible de la réalité de la colonisation.

Pétition à signer en envoyant un mail à loicolonies.secondaire@laposte.net

 en indiquant en objet " pétition loi 23 février " et en précisant vos noms, prénom, établissement, ville et département d'exercice.


*Pr Moussa NAÏT ABDELAZIZ
Directeur de la Recherche
Polytech'Lille
*avenue P. Langevin
59655 Villeneuve d'Ascq cedex
Tel: +33 3 20 41 75 25

Fax: +33 3 28 76 73