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Rappel des principes
Repris des principes de L'UNIVERSITé
POPULAIRE DE CAEN
LE PROJET
La première
version de l'Université populaire date de la fin du XIXe siècle, à l'époque
de l'Affaire Dreyfus. Des professeurs, des intellectuels, des historiens, des écrivains,
des philosophes y proposaient des cours gratuits à destination de ce qu'il était
convenu alors d'appeler la classe ouvrière. La seconde version vise des
objectifs semblables bien qu'actualisés : démocratiser la culture et
dispenser gratuitement un savoir au plus grand nombre. La culture y est vécue
comme un auxiliaire de la construction de soi, non comme une occasion de
signature sociale.
LES RAISONS
Le désir de savoir
est considérable : les débats, les forums, les rencontres, les séminaires,
les universités d'été, les succès de librairie des classiques latins ou des
essais, la multiplication des collections d'idées chez les éditeurs, tout témoigne
d'une authentique et pressante demande. L'offre oscille entre l'élitisme de
l'université et l'improvisation des cafés philo, l'une reproduisant le système
social et sélectionnant ceux auxquels elle réserve les places dans le système,
l'autre réduisant souvent la pratique philosophique à la seule conversation.
LE PRINCIPE
L'Université
Populaire retient de l'Université traditionnelle la qualité des informations
transmises, le principe du cycle qui permet d'envisager une progression
personnelle, la nécessité d'un contenu transmis en amont de tout débat. Elle
garde du café philosophique l'ouverture à tous les publics, l'usage critique
des savoirs, l'interactivité et la pratique du dialogue comme moyen d'accéder
au contenu.
LE FONCTIONNEMENT
La gratuité est le
principe de base : pas d'âge requis, ni de titres ou de niveaux demandés, pas
d'inscriptions ni de contrôle des connaissances, pas d'examens, ni de diplômes
délivrés. Le cours est dispensé une fois par semaine sur une séance de deux
heures : la première est un exposé argumenté, la seconde une discussion de
celui-ci. Le cycle s'étend de mi-octobre à mi-mai. Il s'articule autour des
vacances scolaires de l'Académie de Caen.
LES PERSPECTIVES
L'Université Populaire est une idée
collective et non personnelle. La création de la première à Caen vaut comme
invite à l'essaimage. Par ailleurs, l'augmentation d'une année sur l'autre des
unités d'enseignements et la cooptation des enseignants se fait en relation
avec l'initiateur du projet local.
L'INITIATEUR
Michel Onfray, né
en 1959. Docteur en philosophie. Vingt ans enseignant en lycée, démissionnaire
de l'Education nationale en 2002. Philosophe, auteur de plus de vingt livres
traduits en une douzaine de langues. Thème du séminaire : Histoire de la
philosophie hédoniste. Première année : L'archipel pré-chrétien.
LIEN : UNIVERSITE
POPULAIRE DE CAEN
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ACTUALITÉ
& libres paroles
(Les textes les plus récents sont ici, en haut de
page).
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ANARTISTE : 7ème ÉPISODE
Le numéro 7 d'Anartiste, la revue du groupe La Vache folle de la Fédération
anarchiste, vient de paraître. Il propose un voyage du côté des écritures
avec des nouvelles, de la poésie et même de la musique et de la théorie.
Six auteurs ont envoyé une nouvelle à la revue. Dans Un bruit de médailles,Sébastien
Doubinsky met en scène un sous-officier aviné et un jeune appelé.
Raviver des souvenirs glauques, ne se termine pas toujours bien. La Zira de
Jean-Luc Raharimanana évoque le Madagascar qu'il a quitté il y a une quinzaine
d'années. Dans Nous sommes tous des Gitans belges ! de Didier Daeninckx, en
pleine débâcle de 1940, un riche paysan et un Rom apprennent à se connaître.
Jean-Pierre Levaray, avec son Raid nocturne, nous fait découvrir l'usine au
quotidien et nous montre que les ouvriers n'ont pas encore tous disparu.
L'ouvre de Marcel Moreau est riche de plus de 40 livres : l'amour, le corps et
les mots y sont des thèmes récurrents. Dans La danse du sens des mots dans la
vie organique, il s'acharne à répéter qu'il faut libérer la parole. Elen
Capucine, plasticienne et voyageuse, propose un portrait de femme.
Ces nouvelles sont précédées d'une poésie de Julien Blaine et d'un texte
d'Archibald Zurvan sur les différentes formes de littératures. Il y rend
hommage à Jacques Lacarrière, récemment disparu.
On lira aussi une approche des écritures musicales contemporaines par Hervé
Zenouda et des conseils de lectures par Felip Equy.
L'ensemble est agrémenté de dessins réalisés par les Chats pelés. Ce
collectif de graphistes, entre Dada et l'art brut, utilise toutes sortes de matériaux
dans des albums pour enfants plein d'humour.
Anartiste n° 7, novembre 2005, 40 pages, 6 euros.
L'abonnement est de 10
euros
(ou plus) pour deux numéros (chèque à l'ordre d'Anartiste).
Les anciens numéros sont
encore disponibles au prix de 6 euros l'un. Adresse : Anartiste, 117 rue de la Réunion,
75020 Paris (courriel : anartiste@editionska.com).
Phil Ducira
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POUR
UNE INFORMATION IMPARTIALE
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RADIO
LIBERTAIRE
en
ligne
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La pensée
anarchiste
&
la non-violence
par Michel Onfray
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Stress
social
&
détresse des corps
par Jean Zin
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Réaffirmer
la République française
Nous
réaffirmons l’actualité, à propos de la Nation et de la République, des
principes et positions essentielles énoncées par les Constitutions de la République
française de 1946 et 1958 (avant les diverses mutilations perverses,
antinationales et antirépublicaines, imposées illégitimement par des pouvoirs
divers mais qui tous se sont placés au service d’une Europe supranationale,
atlantiste et visant à constitutionaliser le capitalisme).
Notamment :
- Le
Peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de
l’homme et aux principes de
la souveraineté nationale tels qu’ils ont été définis par la Déclaration
de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de
1946.
- La
France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale.
Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans
distinction d’origine, de race ou de religion.
- La
forme républicaine du gouvernement ne peut faire l’objet d’aucune révision.
- La
souveraineté nationale appartient au peuple.
- Aucune
section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice.
- Les
partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage.
Ils se forment et exercent leur
activité librement . Ils doivent respecter les principes de la souveraineté
nationale et de la démocratie.
- La
langue de la République est le français.
- L’emblème
national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
- L’hymne
national est la Marseillaise.
- La
devise de la République est Liberté, Egalité, Fraternité.
- Son
principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
- Tout
bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères
d’un service public national ou d’un monopole de fait doit devenir la
propriété de la collectivité nationale.
Nous observons que lors du référendum
du 29 mai 2005, en rejetant massivement le projet supranational d’Europe fédérale
des régions, en s’opposant victorieusement
à la prétendue inéluctabilité d’une Europe ultra-libérale,
antisociale et atlantiste qu’ une oligarchie disposant du pouvoir d’Etat, de
la finance et des médias, entendait lui imposer, le peuple français souverain
a confirmé son attachement à la pérennité
de la Nation. Il a réaffirmé sa volonté intransigeante de conserver la forme
républicaine de l’Etat- Nation et démontré la permanence du sentiment
national et républicain. Ce patriotisme républicain est lié dans le peuple de
France à une vision authentiquement internationaliste, de solidarité entre les
peuples libres et les nations souveraines, à leur coopération et à la lutte
contre toute hégémonie et tous les impérialismes, pour la Paix et le progrès.
A travers les siècles et
l’Histoire de la France, bien antérieurement à la Révolution de 1789, la
Nation s’est constituée progressivement. Elle a intégré l’apport de différentes
ethnies et territoires. Dès la Gaule , y compris pendant la période
monarchique de son histoire, la France ne s’est pas érigée sur une logique
ethnique, mais sur le concept du Droit du sol. La République a continué et
approfondi cette vision citoyenne, qui s’exprime aujourd’hui notamment dans
la laïcité et le refus du communautarisme. Le gouvernement de la France indépendante
est à Paris et nulle part ailleurs. En particulier, il ne saurait être à
Bruxelles, à Washington ou à Berlin.
Depuis
son origine, l’Histoire de la France, celle de son exception, de sa vision, de
son esprit et sa psychologie spécifiques, a toujours été et
demeure celle de la Résistance…Nous
appelons, à construire une
alternative et une dynamique politiques nouvelles, conformes à l’intérêt
national et fondées sur la réaffirmation
de la République, de ses valeurs, sur
une volonté de progrès social et sur le refus d’une Europe supranationale
qui ne peut-être qu’atlantiste, néo-libérale et antisociale. Nous appelons
au rassemblement des citoyens dans l’esprit de la Résistance nationale, républicaine
et progressiste et du programme du CNR. Construisons
les Assises de la République afin de rétablir la souveraineté
populaire et le droit inaliénable de peuple français à
disposer de lui même. Comité Valmy, août 05.
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Mai 1936 – Mai
2005
L’Histoire
ne repasse jamais les plats de la même manière, mais les sentiments collectifs
sont des respirations qui peuvent se ressembler. La période présente évoque
pour certains les années qui précèdent immédiatement la Révolution Française
et ils n’ont pas forcément tort, quoique les aspirations populaires de l’époque
expriment une violence plus intense que celle d’aujourd’hui, étouffée désormais
par les multiples contre-feux développés
par les solidarités de la société moderne, afin de calmer le désespoir des
plus démunis. La comparaison avec les événements de 1936 propose un meilleur
éclairage.
Au cours
de la soirée électorale du dimanche 29 mai, lorsque les personnalités
politiques s’expriment à la télévision, Arlette Laguiller manifeste un vrai
bonheur à la victoire du Non. Enfin, les petits, les sans-grades ont fait
entendre leur voix : « C’est une joie, une vraie joie… »
proclame-t-elle avec sa conviction débordante. Comment lui en faire grief tant
elle représente bien le sentiment de ce “peuple” que chacun cherche à
s’approprier.
Ce mot
“Joie” répond à celui qui est utilisé dans un contexte analogue, après
les grèves de mai 1936, par Simone Weil dans son livre La condition ouvrière.
Cette Simone Weil n’est pas celle que nous connaissons aujourd’hui, mais une
jeune agrégée de philosophie qui se fit embaucher en usine pour comprendre la
réalité de ceux qui y travaillent. Elle résume ainsi son sentiment concernant
la grève :
« Le
public, et les patrons, et Léon Blum lui-même, et tous ceux qui sont étrangers
à cette « vie d’esclave sont incapables de comprendre ce qui a été décisif
dans cette affaire. C’est que « dans ce mouvement il s’agit de bien
autre chose que de telle ou telle revendication « particulière, si
importante soit-elle. Si le gouvernement avait pu obtenir pleine et entière
« satisfaction par de simples pourparlers, on aurait été bien moins
contents. Il s’agit après « avoir toujours plié, tout subi, tout
encaissé en silence pendant des mois et des années, d’oser « enfin se
redresser, se tenir debout. Prendre la parole à son tour. Se sentir des hommes,
« pendant quelques jours. Indépendamment des revendications, cette grève
est en elle-même « une joie. Une joie pure. Une joie sans mélange. »
Le
contexte d’alors est sans doute différent de celui qui nourrit la question
européenne aujourd’hui. En tout cas le ton est le même : « Il
s’agit après avoir toujours plié, tout encaissé pendant des mois et des années,
d’oser enfin se redresser, se tenir debout. Prendre la parole à son tour. Se
sentir des homme. » En disant Non !
S’ajoute
à cela dans les deux cas, l’influence considérable de l’extrême droite et
d’une partie de la droite. Certes, les manifestations qui se produisent à répétition
depuis plusieurs années n’ont pas donné lieu à des débordements
aussi brutaux que ceux de 1934, par exemple, mais pour être assourdie,
l’opposition est aussi radicale. Le
Non du 24 mai 2005 est un cri né du désespoir quotidien des laissés pour
compte, une rage contre la mécanique aveugle des fonctionnaires européens
nourris de leurs propres certitudes, un appel angoissé pour une Identité française
ressentie en péril.
À
soixante-dix ans de distance les deux événements se situent chacun au cœur
d’une crise mondiale de première grandeur.
Il s’agit dans les deux cas d’un bouleversement où le “libéralisme”
tient la dragée haute à l’économie sociale. La première crise
a éclaté en 1929-1930 ; elle laisse un souvenir affreux par le déferlement
du chômage, la dévaluation du franc, la ruine de nombreuses entreprises, les
tués dans les manifestations, la confusion des partis au Pouvoir. Les grèves généralisées
de 1936 débouchent sur la semaine des quarante heures, obtenue lors des célèbres
accords Matignon, le 7 juin 1936. Surplombant le tout, une autre coïncidence
est troublante. Dans les deux cas, le gouvernement français a choisi de ne pas
s’impliquer dans un conflit extérieur ; en Espagne hier, en Irak
aujourd’hui. Est-ce de bonne augure ? La dictature fasciste et l’intégrisme islamique ne sont
pas sans points communs dans leurs effets sur les populations.
Et voici
le délai de vingt-deux mois octroyé à notre gouvernement pour restaurer son
autorité. On parle de Mission, disons qu’il s’agit de la prise d’un pari
dont l’enjeu est la paix civile. Car les tenants du Non ne vont pas se laisser
dépouiller facilement de leur joie et de leurs aspirations vitales, qu’elles
soient identitaires, libertaires ou de simple humanité.
Vingt-deux
mois d’ici la prochaine échéance présidentielle ! En 1936, les
vingt-deux mois conduisent au printemps 1938 : c’est le retour fugitif de
Léon Blum qui doit se retirer au bout de quelques jours, remplacé par le
ministère Daladier. Une union improbable, analogue à celle que nous avons
connu en 2002, se produit quand Daladier se voit gratifier de la confiance de
l’Assemblée par 575 voix contre 5 – de la droite aux communistes –
tellement la situation internationale est angoissante. Cinq mois plus tard, ce
sera Munich et l’enthousiasme suscité par l’accord.
« Nous nous réveillerons de cette joie » écrivait alors
François Mauriac.
Et nous ?
Dans vingt-deux mois, où en seront la situation internationale et l’Europe,
ou en seront la crise, le chômage et les misères ? Sauf accident de
parcours, des élections concluront effectivement cette période. L’Opéra
bouffe dont on parle est en réalité un des actes de la tragi-comédie
shakespearienne vécue depuis les trahisons et les coups fourrés de l’élection
présidentielle de 1995. Les empoisonnements et les meurtres chez nos
politiciens sont aussi virtuels que les bagarres des jeux vidéos ; ce
n’est pas une raison pour les sous-estimer.
Comme
toute grande œuvre de théâtre, la pièce possède aussi ses temps de repos,
ses intermèdes, ses divertissements. Les ballets dans la cour de l’Élysée
et dans les couloirs du Pouvoir avec photos sur tous les kiosques, sont de cette
nature quand des ministres pressentis, ou croyant l’être, montent et
descendent l’escalier d’honneur avec de larges sourires, se tapent dans le
dos, embrassent les dames dans un va-et-vient surréaliste qui manifeste une
absence de recul obscène. “Obscène” : de mauvais présage.
La crise
de 1936 est conclue par un embrasement dont l’Europe est le terrain principal.
Le ressort des événements est tragique avec une force implacable déployée en
Rhénanie, en Autriche, en Tchécoslovaquie et ce qui s’en suit… En 2005
l’Europe est toujours au cœur du débat mais le ressort est détendu, comme
si cette volonté de paix se délitait dans un désir vague et amorphe.
C’est une Europe à l’envers pourrait-on dire puisqu’il ne s’agit
plus d’une situation alimentée par des fascismes, fous de leurs idéologies
perverses, mais au contraire animée par une organisation qui se veut
sympathique, une Union Européenne emplie de bonnes intentions mais où chacun
cherche à préserver durement ses intérêts sous le masque des sourires et des
fausses politesses. Pendant l’épreuve des années 1940, il s’agissait
d’union sacrée, aujourd’hui cette union devient quasi ludique ;
c’est un jeu de rôles et d’apparences comme en témoigne ce référendum
nourri de sondages distrayants, dont les répétitions ahurissantes ne font que
troubler les esprits.
Il y a
soixante-dix ans ce fut l’explosion, aujourd’hui la tendance est à
l’implosion. L’implosion est ce ravage qui se produit brutalement lorsque
des forces extérieures s’exercent sur une enveloppe trop fragile pour y résister
(implosion d’un tube de télévision). D’autant plus fragile que cette
enveloppe est vide. Avec le Traité constitutionnel, les tenants du Oui ont
voulu établir la solidité de cette enveloppe européenne et lui donner un
contenu ; c’était la justification et l’espoir de leur position.
Est-il trop tard ? En 1936, les puissances fascistes étaient identifiées
par des fanfares, des bruits de bottes et des drapeaux ; en 2005 les forces
dangereuses se déplacent en silence revêtues de cagoules.
Où sont
les modèles ? Il fut un temps ou les politiciens français prenaient De
Gaulle comme référence, aujourd’hui Jacques Chirac se contente d’Édouard
Daladier.
Jean-Marie Lhôte
6
juin 05
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Sanjoy Ganguly
de JANA SANSKRITI
mardi 28 juin 18h maison Folie de
Wazemmes
15 ans de Théâtre de l'Opprimé
en Inde
conférence-débat, présentation
d'une vidéo
un verre suivra la conférence
Des paysans -
comédiens créent et jouent des théâtre-forums
de village en
village, en Inde.
T OURNÉE EN FRANCE FIN 2005, UNE AUTRE EN 2006
?
MERCI DE CONFIRMER VOTRE
PRÉSENCE au : 03 20 54 16 33
En Vie - Thé
âtre de l'Opprimé 22 rue Durnerin 590 00 Lille
en.vie.theatre@wanadoo.f
r
organisateurs de spectacles :
dossier disponible sur Jana Sanskriti et leurs spectacles en tournée.
disponible
70 rue des Sarrazins, Lille (M° Gambetta ou
Montebello)
***
Je
lance un appel aux formateurs pour construire dès septembre 2005
un plan d'interventions à destination des enseignants afin
d'aborder et de traiter avec eux les conséquences des dérives d'une
politique générale ouvertement pro-religieuse. Tant sur les
disciplines d'enseignement que sur l'exercice d'une citoyenneté
employée à toutes les sauces y compris celles qui oeuvrent contre les
valeurs de la République, ou encore que sur les valeurs transmises
par un système éducatif que les gouvernants souhaitent rationnel,
objectif, cadré par des indicateurs cohérents, évaluatif et
performant (l'esprit de la LOLF, quoi !).
Il va bien falloir mener le
combat qui s'impose... Les demi-journées d'information ou de conférence
pédagogique me semblent un excellent choix pour combattre l'idée même
du fait religieux à l'heure où les sciences voient leurs
champs d'investigation, de compétences et d'autorité réduits par les
trois monothéismes (sans être scientiste). Le rapport au corps pose de
plus en plus problème en EPS et dans l'espace institutionnel, le
rapport du travail et de la douleur réintroduit peu à peu à grands
coups de battage médiatique nous renvoie à Foucault et à Deleuze qui
furent trop vite couverts de poussière dans les bibliothèques de ceux
qui les avaient consultés.
Rompre avec l'enseignement
du fait religieux (ce qui ne veut pas dire grand chose, n'en déplaise
à Regis Debray, mais depuis que Fidel Castro se prosterne face au
Vatican, ce qui n'a pas de sens pourrait avoir quelque signification...)
et appréhender le fait athée en termes de pensée. Car rien ne nous
interdit de penser ce qui n'a pas encore été diffusé avec
vigueur et avec raison à l'Ecole. Pourquoi accorder du temps à la
religion quand on peut la traiter en histoire, en lettres, en philo ?
Le texte joint peut servir
de document de travail initial.
Si un groupe de travail peut
se développer dans l'Oise, les échanges par mail avec les autres départements
ne demanderaient qu'à être développés.
Pour l'Oise, ceux qui
seraient d'accord pour une date de réunion de travail préparatoire
peuvent faire des propositions.
Aux neurones, Citoyens !
Frédéric
LE MERCIER
***
Dernière parution de Michel ONFRAY
"Traité d'athéologie"
GRASSET
18,50 Euros
***
CONTRE
LA SERVITUDE VOLONTAIRE
de Michel ONFRAY
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"L'Europe
des crétins
par
Michel ONFRAY
Les gens qui vont voter Non à la constitution européenne sont des crétins,
des abrutis, des imbéciles, des incultes. Petit pouvoir d'achat, petit
cerveau, petite pensée, petits sentiments. Pas de diplômes, pas de livres
chez eux, pas de culture, pas d'intelligence. Ils habitent en campagne, en
province. Des paysans, des pécores, des péquenots, des ploucs. Ils n'ont pas
le sens de l'Histoire, ne savent pas à quoi ressemble un grand projet
politique. Ils ignorent le grand souffle du Progrès. Ils crèvent de peur.
Jadis, ces mêmes débiles ont voté non à Maastricht ignorant que le oui
allait apporter le pouvoir d'achat, la fin du chômage, le plein emploi, la
croissance, le progrès, la tolérance entre les peuples, la fraternité, la
disparition du racisme et de la xénophobie, l'abolition de toutes les
contradictions et de toute la négativité de nos civilisations post-modernes,
donc capitalistes, version libérale.
L'électeur du Non est populiste, démagogue, extrémiste, mécontent, réactif.
C'est le prototype de l'homme du ressentiment. Sa voix se mêle d'ailleurs à
tous les fascistes, gauchistes, alter mondialistes et autres partisans
vaguement vichystes de la France moisie, cette vieille lune dépassée à
l'heure
de la mondialisation heureuse. Disons le tout net : un souverainiste est un
chien.
En revanche, l'électeur du Oui est génial, lucide, intelligent. Gros carnet
de chèque, immense encéphale, gigantesque vision du monde, hypertrophie du
sentiment généreux. Diplômé du supérieur, heureux possesseur d'une
bibliothèque de Pléiades flambant neufs, doté d'un savoir sans bornes et
d'une
sagacité inouïe, il est propriétaire en ville, urbain convaincu, parisien si
possible. Il a le sens de l'Histoire, d'ailleurs il a installé son fauteuil
dans son sens et ne manque aucune des manies de son siècle. Le Progrès, il
connaît. La Peur ? Il ignore. Le debordien Sollers, le sartrien BHL et le
kantien Luc Ferry vous le diront.
Bien sûr le Ouiste a voté oui à Maastricht et constaté que, comme prévu,
les
salaires s'en sont trouvé augmentés, le chômage diminué et fortifiée
l'amitié
entre les communautés. Le votant du Oui est démocrate, modéré, heureux, bien
dans sa peau, équilibré, analysé de longue date. Sa voix se mêle d'ailleurs
à des gens qui, comme lui, exècrent les excès : le démocrate chrétien
libéral, le chiraquien de conviction, le socialiste mitterrandien, le patron
humaniste, l'écologiste mondain. Dur de ne pas être Ouiste. Citoyens,
réfléchissez avant de commettre l'irréparable !"
***
La loi du 23 février 2005 provoque un émoi légitime
dans les salles des professeurs et les cabinets d'Histoire et Géographie.
Alors que la connaissance scientifique de la période coloniale et la juste
mesure des crimes commis progressent enfin, et s'enseignent timidement dans le
secondaire, des députés mal inspirés imposent par la loi l'enseignement d'une
version officielle irénique et mensongère de la colonisation.
De quoi s'agit-il ?
Cette loi prescrit l'enseignement d'une histoire officielle de la
colonisation dans les écoles.
Article 4 : "Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle
positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et
accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française
issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit"
Ainsi la loi considère que la période coloniale, mis à part la conquête et
la décolonisation, aurait été une période heureuse, faite de progrès et de
civilisation. Le bilan de la colonisation française serait " globalement
positif ". Plus encore il faudrait rendre hommage à ceux qui en furent les
acteurs : colons, administrateurs, militaires, dans leur ensemble. C'est le
retour du fardeau de l'homme blanc et de sa mission civilisatrice !
Alors que de jeunes historiennes viennent très récemment d'éclairer définitivement
et incontestablement des aspects essentiels de la période coloniale en
Algérie (torture
systématique, justice, prostitution). Alors que nous sont désormais connus les
aspects racistes de l'imaginaire colonial : " zoos humains ",
exposition coloniale. Alors qu'un Livre Noir de la colonisation est disponible,
alors que nos collègues universitaires étrangers en savent souvent plus sur
notre histoire que nous. Comment est-il possible d'enjoindre aux enseignants de
pratiquer un semblable révisionnisme ?
Faut-il considérer que le travail forcé dans les colonies d'Afrique et d'Asie,
la torture banale dans les commissariats et gendarmeries d'Algérie, même en
dehors des guerres, le statut de l'indigénat, le double collège électoral,
l'oppression économique, les déplacements de
populations, les dévoilements forcés de femmes, le paternalisme généralisé,
le pillage des biens culturels, faut-il considérer donc que tout cela doive être
salué ou plutôt oublié, effacé, nié ?
Quand bien même certaines réalisations des colons furent des progrès (routes,
hôpitaux, rares écoles) elles ne justifient pas une vision béate et unilatérale
de la colonisation.
Cette loi doit être abrogée :
- parce qu'elle impose une histoire officielle, contraire à la neutralité
scolaire et au respect de la liberté de pensée qui sont au cour de la laïcité.
- parce que, en ne retenant que le " rôle positif " de la
colonisation, elle impose un mensonge officiel sur des crimes, sur des massacres
allant parfois jusqu'au génocide, sur l'esclavage, sur le racisme hérité de
ce passé.
En attendant cette abrogation je m'engage à ne pas enseigner cette histoire
officielle et révisionniste, à continuer d'utiliser les travaux des historiens
pour présenter à mes élèves le bilan le plus proche possible de la réalité
de la colonisation.
Pétition à signer en envoyant un mail à loicolonies.secondaire@laposte.net
en indiquant en
objet " pétition loi 23 février " et en précisant vos noms, prénom,
établissement, ville et département d'exercice.
*Pr Moussa NAÏT ABDELAZIZ
Directeur de la Recherche
Polytech'Lille
*avenue P. Langevin
59655 Villeneuve d'Ascq cedex
Tel: +33 3 20 41 75 25
Fax: +33 3 28 76 73
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