100 PRINCIPES POUR L'ÉCOLE - Plan
GENÈSE D'UN LIVRE - Ré-écriture d'un entretien avec Edgar Morin - LE CANTIQUE DES CANDIDES -
PRINCIPES ISSUS DE LA THERMODYNAMIQUE - PRINCIPES ISSUS DE LA BIOLOGIE - PRINCIPES ISSUS DE LA SYSTÉMIQUE
PRINCIPES ISSUS DE LA NEUROBIOLOGIE - NÉCESSAIRE ÉMERGENCE DE NOUVELLES VALEURS - PRINCIPES PÉDAGOGIQUES
PRINCIPES ISSUS DES CONSULTATIONS NATIONALES - DE L'AMOUR
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"ACTUALITÉS"
et libre parole
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Après avoir souvent dit tout et son contraire,
et parfois par arrivisme, Philippe Meirieu revient à un discours clair concernant les programmes de Darcos
http:www.meirieu.com/ACTUALITES/3_3_8.mp3
***
Je déroule ce poème, comme un ruban,
Gravé dans mon coeur et dans ma tête
Je déroule ce poème sans fin
Pour un sacré Copain
Entre pudeur et coups de gueule,
Entre mots doux et vieilles vacheries,
Entre bisous et coups de grisou
Entre force et fragilité.
C’était Didier
Le rire dans les étoiles,
La cervelle dans la lune,
Il s’emmêlait les crayons
Et confondait les prénoms
Tendre et bourru,
Le coeur sur la main,
Le drapeau au poing,
Silhouette, et bleu regard de Gabin
C’était Didier
On a pris l’aiguillage, pour le même rivage
Sur les rails de la Révolution,
La sienne était Rouge, la mienne était Noire
T'en souvient-il de nos copains d’antan, morts ou vivants
Jean-pierre, des JCR, Karl et Jonas,
les deux frangins?
Entre espoir, et désespoir…
C’est la lutte finale, et vive le syndicat
C’était Didier
J’ai trouvé l’aiguillage,
Sans le compartiment
Il s’est tiré tout seul,
Dans sa dernière rame
Le collectif est orphelin
On rêve de paradis sur terre
On se retrouve en enfer
Faute de faucille et de marteau,
Il y eut la faux !
Sophie. L
***
12 juillet et 23 aOÛT 2007
conférence donnée
au musée de picardie à Amiens
sur CLOVIS TROUILLE & JOHN RUSKIN
par michel debray
http://m_debray.club.fr/TROUILLE%20RUSKIN/index.html
texte intégral illustré
***
En 2007, le vote blanc est dégoûtant
Y a ceux qui vont voter pour lui
et ceux qui le " laisseront passer ".
Ils seront autant responsables
de ce qui va nous arriver
nous les petits, les misérables.
Nous qu’il entend éradiquer
en prétendant qu’nous sommes coupables
de l’état de cette société
quand c’est une élite intouchable
qui est en train de tout piller !
Par pitié, soyez charitables
et préférez l’humanité
aux conséquences détestables
du mutisme face au danger.
De not’ misère vous serez
comptable
mais il s’ra trop tard pour pleurer.
Une brutalité implacable
n’a jamais rien amélioré.
Une société respectable
n’use pas de ces procédés
contre ses propres contribuables
contre les plus fragilisés !
Dans une société équitable
Où chacun peut s’réaliser
Se rendre utile à ses semblables
Y a pas besoin de s'protéger
La vie pourrait être agréable
Ne vous la laissez pas gâcher
par des remords évitables
qui viendront pour vous harceler
Ah, non. Vraiment.
En 2007, voter blanc c'est dégoûtant.
Marijane
Miracle
pour "les précaires
et exclus associés"
(artistes, intermittents du spectacle, intérimaires, travailleurs pauvres, chômeurs,
RMIstes, SDF, réfugiés, prostituées, travailleurs immigrés et leurs enfants
définitivement trop bronzés)
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La victoire des médias vendus au libéralisme
Ils voulaient le bipartisme à l’anglo-saxonne, ils l’ont. Une droite réactionnaire, fascisante, ultra-libérale capable de proférer des énormités dignes du patronat du XIXe siècle ou des années 1930, à l’époque où il ne faisait pas bon ne pas aller à l’église, être fille-mère ou une avorteuse est là, incarnée par le "moderne républicain démocrate" qu’est Sarkozy. Une gauche propre sur elle, ruisselante de moraline, libérale de toutes façons, vendue à l’Europe du FMI, de la Banque mondiale et de l’OCDE, capable de reprendre les même antiennes du déclin, de la dette, de la nécessaire flexibilité et de la sacro-sainte entreprise est là, incarnée par une lectrice de Elle au sourire figé. Entre Mona Lisa, Jeanne d’Arc et la Marianne des timbres-postes des années 50...
Un bonheur marqué par les soldes de janvier et de juillet, enluminé par la grâce du dernier Goncourt, électrisé par une question fondamentale du genre "Est-ce que sucer c’est tromper ?" ou "Êtes-vous caleçon ou boxer moule-burnes ?" ; une félicité béate de consommateur averti, survitaminée par la pub omniprésente ; une citoyenneté peinarde, excitée par des slogans vides de sens, le langage n’étant plus le médium de la pensée mais l’expression d’une grossière médiocrité intellectuelle, composée d’un suffrage universel informatisé et d’une charité téléthonique; une métaphysique en self-service : un petit coup de réincarnation ici, une pincée de Mecque ou de Vatican là, une grosse dose de parapsychologie et de sectes de toutes obédiences, le tout régenté par la PEUR de tout et de tous, suprême moteur de l’obéissance et du panurgisme absolus.
Le Meilleur des Mondes, Big Brother, nous avons tout et tout était déjà là, en germe ou en pleine floraison dès 1984...
Les médias, pas seulement dans les rédactions, pas seulement dans les émissions de débats, mais partout : dans les séries, les fictions, les films, les documentaires, les émissions pour enfants, les chaînes musicales, les médias donc, pas seulement télévisuels mais radiophoniques et évidemment de presse écrite distillent ou assènent, à longueur de journée, sans relâche, avec une avalanche de spots publicitaires commerciaux ou institutionnels quelques "vérités" indiscutables et du reste indiscutées. Pour le voir, il suffit d'exercer un regard critique et réflexif : pourquoi, à ma grande surprise, je me laisse avoir par tel argument ? La réponse, souvent, tient en quelques mots : je m'emmerde ! Je m'emmerde parce que je me suis laissé éduquer pour cette tranquille et triste sinécure : s'emmerder.
Depuis le bicentenaire de la Révolution de 1789, une des vérités médiatiques décrète ceci : la révolte et notamment la révolte par la violence est vouée à l’échec et est moralement condamnable. Robespierre et la Terreur sont alors voués aux gémonies par tous les historiens que je nomme révisionnistes car ils réécrivent l’histoire de la Révolution française à l’aune de leur penchant pour le libéralisme économique et/ou de leur haine du peuple qui vont souvent de pair. Ces néo-collabos se comptent de Mona Ozouf à l’inénarrable François Furet. Sans les médias, ces gens ne seraient rien. Rien. Ils seraient profs. C’est tout dire... Le sommet de la propagande anti-révolutionnaire qui est, il faut le rappeler, le fondement de la République est atteint lorsque les mêmes prétendent établir une relation causale entre la Révolution et le Goulag.
D’ailleurs des faits, des chiffres sont posés, sans preuve, sans vérification, sans discussion alors que d’autres, ceux des victimes des guerres de religion ou des aventures coloniales sont passés aux oubliettes. Bref, les exploités doivent obtenir leur émancipation par des voies légales, la loi étant évidemment faite par les exploiteurs. Qui déclare les guerres ? Les peuples ? Non. Une oligarchie respectable qui envoie des masses d'humains aux charniers. Avec, souvent, les meilleures raisons du monde...
Dans le triptyque républicain et so typically french, gardons la liberté (liberté d’entreprendre confondue souvent avec la liberté d’exploiter sans vergogne), mais oublions ce concept utopique d’égalité. Égalité EN droit, bon, ça ne mange pas de pain. Mais égalité DE droits et surtout égalité économique et sociale, ça non ! N’y pensons pas ! Vieille lune qui conduit au Goulag, c’est prouvé ! On vous l'a dit et redit. Et vous avez fini par le croire ! Il m'arrive d'entendre de la part de gens apparemment intelligents des formules coupées-collées sorties tout droit de faux débats de société, un débat est toujours de société... ou de sit-coms reprises par des pauvres gens qui les miment dans la vie réelle plutôt que d'inventer leur vie au jour le jour...
Dans les années 70 un rapport de rémunération de 1 à 30 paraissait scandaleux. En 2007, des primes de départ pour des patrons voyous ou au moins incompétents convertibles en millénaires de SMIC sont défendues par certains au nom du risque pris. Laisser ses poumons, ses membres, sa santé dans un travail chichement rémunéré n’est évidemment pas un risque.
Combien de silicosés chez les patrons des anciens charbonnages ?
Combien de cas de saturnisme chez les "repreneurs" et fossoyeurs suisses de Metalleurop ?
Arlette Laguiller n’est pas ringardisée d’aujourd’hui. Elle l’a été dès le début de son engagement public. Par qui ? Par les médias. Catéchisme dépassé d’une extrême gauche passéiste. Ah bon ? Ils disent quoi les médias face aux mômeries des églises ? Leur catéchisme est-il dépassé ? Non. Les médias respectent les religions dont le crétinisme constitutif est précisément un rempart contre la rébellion et la révolte. La journaliste du service public qui prie en direct aux obsèques de Jean-Paul II, elle n’est pas ringardissime ? Non ! Respect !
Deux siècles après la prise de la Bastille, le mur de Berlin (évidemment médiatisé, qu’attend-on pour qualifier de honteux le mur édifié par les Israéliens ? ou encore celui construit par les chantres du libéralisme à la frontière américano-mexicaine ?) symbole d’un soviétisme qui n’est qu’une dictature de prétendu communisme, tombe. Quelle aubaine ! Il tombe un peu aussi parce qu’en suivant la course aux armements emmenée par le Monde libre-sic le bloc communiste s’essouffle jusqu’à l’effondrement .
Depuis, bien sûr, l’évocation même de tout ce qui ressemble au socialisme d’état : marxisme, léninisme, maoïsme et même socialisme "à la française"est stigmatisée et condamnée dans l’œuf. Le mot collectif est devenu obscène... La partage ne se conjugue que chez les Enfoirés et l'Abbé au béret. Bêlements compassionnels...
Parfois, la machine médiatique coince un peu. Les mensonges, les contrefaçons, les partis pris sont tellement flagrants qu’ils ont du mal à passer inaperçus. Roumanie, Bosnie, Kosovo, révolution orange ukrainienne avec son leader vérolé par un empoisonnement... Ah ! ça tilte ! Le massacre était une mise en scène, les chiffres ont été honteusement gonflés, le mot génocide hypertrophié, le héros corrompu et brutal. Dirigeons ailleurs les caméras. Rappelons vite fait nos grands reporters (de plus en plus de femmes, d’ailleurs : les rédacs chefs vont pas se faire trouer la paillasse alors que le charme féminin fait merveille auprès des chefs de guerre et des terroristes). Ailleurs d’autres exactions, d’autres massacres sont perpétrés dans l’ombre ou au grand jour, à coup sûr pour l’ouverture des news de l’Empire, souvent sous la houlette des services secrets occidentaux.
A grands renforts de scénarii revus et corrigés, on sacralise un Jaurès très tempéré, un Blum qui manque succomber en s’adressant à un peuple qu’il ne connaît pas, un Danton coureur de filles et de pots de vin, mais est-ce aussi grave que la guillotine ? Robespierre était contre la peine de mort. Danton a initié la Terreur, mais le méchant, coincé du cul sans doute, homosexuel refoulé sûrement, de mèche avec le beau Saint-Just, c’est l’Incorruptible... Effectivement, comment ne pas être un sale type quand on croit à ce point à la Vertu politique ? La Vertu, qui s’en soucie ? Patrick Le Lay ? Hortefeux ? Kouchner ? Mamère ? Camdessus dont la lecture est prônée par le bouffon Luc Ferry ?
Dans certains cénacles vaguement radicaux-socialistes, à mes yeux la lie de la pensée civique, il est de bon ton de plaisanter : "Il ira loin, il croit tout ce qu’il dit !" ou encore "Il est mort comme il a vécu : en sous-lieutenant." Ainsi Clemenceau enterra-t-il d’une phrase le général Boulanger, apprenti dictateur d’opérette... On aimerait, finalement, des apprentis-dictateurs capables de se suicider par amour plutôt que capables d’anéantir les espoirs quand ce n’est pas la vie des citoyens. Chacun y va de son bon mot, de son anecdote pseudo-historique, de son cynisme enfin, repu, parfumé de havanes et de fine Napoléon. Ces visages satisfaits jusqu’à la couperose, sont là, à la buvette de l’Assemblée, découpant et ratissant leur circonscription comme des boutiquiers. Ils ne croient plus en rien qu’en leur médiocre suffisance. Autour d’eux des plumitifs s’agitent comme des mouches bleues autour de fiers étrons. J’assume ici cet antiparlementarisme. Absolument.
Car pendant leurs insignifiants conciliabules, des hommes et des femmes souffrent.
C’est de cette souffrance-là, sociale qui ne se borne pas à des questions d’argent mais qui attente aussi à la santé physique et morale des exploités, des sans-droits, des exclus. Attente, du verbe attenter, comme attentat. Qui fomente les attentats ? On vous l'a assez dit : les terroristes ! Mais ces terroristes-là bénéficient toujours d'un non-lieu !
Se révolter est condamné d’emblée. En outre, les polices sont là, chouchoutées, entraînées, armées. Plus redoutables encore que la police des écrans car on peut toujours cracher à la gueule du Poivre de service. A propos combien de héros-flics sur les écrans ? Vous n'en avez pas marre de ces histoires édifiantes de keufs alcoolos, mais sympas ?
Il est hors de question que je pardonne jamais à ces terroristes mous, à ces assassins aux mains blanches, à ces Judas-Pilate, traîtres qui s’en lavent les mains, responsables d’innombrables catastrophes invisibles, donc pas télévisibles, d'empoisonnements insidieux, de casses silencieux mais massifs : des milliers de gens sont spoliés, de prises d’otage sans colère, tranquilles, drapés dans une indignité absente, emplumés dans le vide sidéral de leurs remords.
Alors votons ! Comme de vrais cons ! En attendant de pendre Forgeard par les couilles ! Quand nous aurons retrouvé les nôtres !
M.D. 25 avril - Anniversaire de la Révolution des Oeillets au Portugal
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Exposition Clovis Trouille.
Du 13 avril au 17 juin, le Musée de Picardie, 48, rue de la République, à Amiens, présentera une quinzaine de toiles de Clovis Trouille (1889-1975). Peintre proche des surréalistes, il est l’auteur de cent vingt tableaux qui constituent une œuvre subversive, antimilitariste et anticléricale. Sa peinture lui a permis d’explorer des thèmes tels que l'érotisme, la mort, la religion, la patrie… dans une veine parodique, iconoclaste, parfois violente. Musée de Picardie - Association Clovis-Trouille.
Texte de Michel Debray consacré à Clovis Trouille
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La faute historique de la gauche anti-libérale.
On se rend compte qu'au sein de la gauche anti-libérale, comme à l'extrême-gauche, ce n'est pas la victoire contre le libéralisme et ses dégâts (pour ne pas dire ses crimes) énormes et quotidiens qui compte mais encore et toujours les ambitions personnelles et partisanes puisque la création d'un mouvement unitaire allant de la LCR et de LO au PC et aux collectifs antilibéraux signifierait la fin des petites chapelles subventionnées au-delà même des résultats électoraux.
Une partie des problèmes vient de là : le militantisme réel ne suffit pas à faire vivre syndicats et partis politiques ainsi que nombre d’associations. Aussi, tous sont subventionnés. J'allais dire : fonctionnarisés, au pire sens du terme. C’est pour cette raison structurelle que les appareils politiques, syndicaux et associatifs aboutissent à la trahison de leurs mandants.
Comment peut-on alors se prétendre indépendant et a fortiori "révolutionnaire" ? Et comment peut-on être militant de base sans être cocu ?
D'autre part, la concurrence obligée - on le voit maintenant clairement car la candidature de Ségolène fait des émules - entre Clémentine et Marie-Georges, le ressentiment des uns contre les autres, le rappel des erreurs passées qui, évidemment, s'adresse prioritairement au PC, (au nom de ses erreurs passées, au nom de son histoire à la fois glorieuse et lamentable), bref, cette guéguerre des clans font apparaître un manque énorme : LA NÉCESSAIRE FRATERNITÉ DU COMBAT POLITIQUE DE GAUCHE.
Faire appel à la FRATERNITÉ, exiger la VERTU et l'INCORRUPTIBILITÉ politiques a une petite saveur désuète qui peut faire sourire les "réalistes" pour ne pas dire les cyniques... Pourtant... il n’y a pas d’autres solutions.
Certains militants rappellent de vieux souvenirs.
S'ils étaient déjà il y a 40 ans dans les querelles d'appareils, nous étions nous, jeunes provinciaux, dans l'enthousiasme partagé - au-delà de toutes les appartenances sectaires - du mois de Mai en marche. Nous ne suivions plus les mots d'ordre : nous les inventions, au grand dam de nos aînés... Chez nous, il n'y avait pas de calculs car nous étions plongés dans le présent, dans l'immédiateté, dans l'action. Nous étions comme on dit : sincères. D’aucuns ajouteront : et naïfs...
Ce n'est qu'après les évènements qu'on écrit ou ré-écrit l'Histoire et, à cet égard, les révisionnistes sont légions ! Surtout chez ceux qui sont passés "du col Mao au costume trois-pièces" selon la formule d'Hocquenheim...
Bien sûr, je condamnais les "stals", mais j'affectionnais les camarades encartés et nous défilions ensemble. Eux n'étaient pas staliniens à mes yeux. C'était le comité central qui l'était et les secrétaires fédéraux...
Aujourd’hui, si nous étions au bord d'une vraie dictature fasciste, l'unité se ferait sans doute plus aisément et dans l'urgence.
Or personne ne croit au danger d'une nouvelle dictature pas plus qu'à l'imminence d'une révolution. Pour la bonne raison que nous pensons encore avec de vieux schémas, de vieux systèmes de pensée.
Ce que nous ne voyons pas bien, c'est qu'une dictature plus insidieuse, plus sournoise, plus fragmentaire, plus confortable aussi (combien de SDF dans les collectifs, combien de vrais pauvres ?) se met en place depuis vingt ans. Le "formidable bond en arrière" que décrit Serge Halimi. Avec en prime le formatage des esprits tel que l’avait anticipé Georges Orwell dans 1984. On n’échappe pas au regard ni aux sirènes de Big Brother...
Clémentine Autin est née en politique dans la mitterrando-chiraquie. Pour l'anarchiste libertaire que je demeure au fond, cette double décennie est une honte. C'est d'ailleurs pourquoi - et sans complexe - Clémentaine a parlé de son viol sur TF1. Comme n'importe quelle pétasse endémolisée ! Les féministes vont hurler à cette phrase, mais pour moi, la privatisation de TF1 est une forfaiture culturelle pour laquelle Chirac et François Léotard devront un jour répondre devant un tribunal populaire. La crétinisation médiatique de TF1 est devenue tellement "naturelle" que nul ne la voit plus. Je la boycotte depuis des années, avec l'américanolâtrie généralisée des autres chaînes et... je me sens très seul.
Avec cette crétinisation quotidienne, cette sarkossisassion des esprits, la "concurrence" est devenue normale. Y compris dans l'élaboration d'une stratégie et d'une tactique communes. C'est pour cela que, sociologiquement majoritaires à gauche, le peuple antilibéral connaîtra un nouvel échec et finira par se résoudre à l'infamie d'un vote utile : pour Ségolène la blairiste !
Je ne voterai plus JAMAIS social-démocrate. 1981 m’a suffi...
( Je me console, ce 2 mai 2007 en me persuadant que je voterai FEMME dimanche prochain)
Si aucune candidature unitaire ne se dégage à la gauche de la gauche alors je ferai comme depuis 30 ans : Arlette LAGUILLER au premier tour et blanc au second (je me félicite de n'avoir pas donné ma voix à Supermenteur en 2002).
Ou alors je reviendrai à mes premières amours anarchistes en ne votant plus du tout et en espérant - aspirant - à une révolution européenne, mondiale, aux couleurs inédites et aux cheminements aujourd'hui inimaginables. Car une chose est certaine dans notre désarroi : il n'y a pas de "fin de l'Histoire" et la lutte des classes est un processus qui perdurera tant que la société humaine ne sera pas juste.
Michel DEBRAY
m_debray@club-internet.fr
Janvier 2007 - relu et un peu corrigé le 2 mai)
NON
AUX CENTRES ÉDUCATIFS
FERMéS !
Créés
par la loi
d’orientation et de programmation du 9 septembre 2002
, les centres éducatifs fermés (CEF) sont destinés
à recevoir pendant une durée de six mois renouvelable des mineurs de 13 à 18
ans placés sous contrôle judiciaire ou faisant l’objet d’une condamnation
assortie d’un sursis avec mise à l’épreuve ou encore d’une mesure de
liberté conditionnelle. Le programme prévoit d’ouvrir soixante centres sur
la période 2003-2007,
Beaucoup
de moyens, mais pour quel projet ?
Après
planification des remboursements, l’Etat reste débiteur aujourd’hui de 55
millions d’euros, à l’égard des associations qui mettent en oeuvre des
mesures ordonnées par le juge des enfants. Cette somme correspond précisément
à l’augmentation de la ligne CEF (Soit 700 euros par jour et par jeune).
La
loi de finances prévoit
207,45 % d’augmentation du budget, pour les centres éducatifs fermés.
On
constate une augmentation des crédits alloués aux dispositifs pour mineurs délinquants
(pour les réprimer pas pour les éduquer !) au détriment de la protection
des mineurs et des jeunes majeurs. Globalement,
la protection de l’enfance en danger subit une baisse de crédits de 10,88 %
au profit de l’action en faveur des mineurs délinquants (+ 42, 99%).
Plusieurs services n’ont pas reçu le financement des mesures d’assistance
éducatives exercées en 2005 et 2006.
Aujourd’hui,
tous les moyens humains et financiers sont prioritairement concentrés sur
l’ouverture et le fonctionnement des centres fermés et prochainement des
Etablissements Pénitentiaires pour Mineurs (EPM), la deuxième « mesure
phare » de la loi Perben1. Le gouvernement va donc construire 7 prisons
pour mineurs et fait ainsi clairement le choix de la détention pour ceux-ci. Le
programme des CEF et des EPM asphyxie véritablement les autres structures de la
PJJ, toutes celles qui travaillent dans un cadre ouvert avec les jeunes.
Alors
que les centres fermés se banalisent et deviennent une solution de placement
comme une autre, à la PJJ de plus en plus de foyers éducatifs ferment (sept,
en l’espace de deux ans). Les mesures en attente dans les services de milieu
ouvert sont nombreuses, empêchant l’exécution des décisions judiciaires et
la prise en charge des jeunes dans des délais adaptés.
Innovation
ou régression ?
Les
personnels de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) dépendent du ministère
de la justice et travaillent auprès d’adolescents et de jeunes majeurs. Ces
jeunes leur sont confiés par un magistrat, juge des enfants ou juge
d’instruction, pour des raisons diverses et souvent liées : difficultés
familiales, scolaires, sociales, délits… Ces adolescents sont donc suivis sur
décision judiciaire par des équipes pluridisciplinaires(éducateurs,
psychologues, assistants sociaux…) dans différentes structures : Centres
d’Action Educative, foyer éducatifs, services éducatifs auprès du Tribunal,
services d’insertion.
L’ordonnance
de 45 qui prône la primauté des mesures éducatives sur les mesures répressives
avait permis la création d’une administration séparée de l’administration
pénitentiaire chargée d’élaborer des solutions éducatives pour les mineurs
délinquants. Depuis, les personnels de cette administration, avec les
magistrats de la jeunesse, se sont efforcés de prendre en compte le délit
comme un passage à l’acte révélateur d’une souffrance, en lien avec
l’histoire du jeune, son parcours, sa situation afin de lui apporter la réponse
la plus adaptée. Malgré l’efficacité de ces modalités de prise en charge,
depuis une quinzaine d’années les mesures sécuritaires ont modifié profondément
les missions de la PJJ. Les lois Perben 1 et 2 et, récemment, le projet de loi
de prévention de la délinquance ont organisé une régression sans précédent
en centrant les interventions sur des mesures de contrôle, de répression et du
seul traitement du délit tout en voulant de plus en plus considérer les
mineurs comme des majeurs.
Dans
leur grande majorité les personnels de la PJJ et les éducateurs spécialisés
sont opposés à ces mesures. C’est pourquoi les Centres Fermés, dans le
secteur privé, habilité pour les faire fonctionner rapidement, fait appel à
de nombreux salariés non qualifiés dans la prise en charge des adolescents délinquants
et en grande difficulté.
Le
gouvernement méprise donc l’expérience des professionnels et laisse penser
à l’opinion publique que toute ces lois vont pouvoir répondre aux problèmes
de la délinquance des mineurs. Les Centres « Educatifs » Fermés
sont présentés comme des solutions innovantes alors qu’ils ont déjà existé
par le passé et qu’ils ont généré violences et maltraitances à l’intérieur ;
ils ont prouvé leur dangerosité et leur inefficacité, ce qui a entraîné
leur fermeture il y a plus de vingt-cinq ans..
Eduquer ou
enfermer, il faut choisir !
Prétendre
que les Centres Educatifs Fermés évitent l’incarcération des mineurs est
une aberration, dans la mesure où les jeunes y sont placés sous la menace d’être
incarcérés en cas d’entorse au règlement ou en cas de fugue. Ce sont donc
plutôt des anti-chambres de la prison. Ces lieux d’enfermement ne travaillent
pas véritablement sur les motifs qui ont poussé un jeune à commettre un acte
de délinquance. Ils adoptent les mêmes principes de « ré-éducation » :
enfermer les mineurs, les éloigner de leur cadre de vie et de leur famille,
exercer une surveillance et un contrôle permanent. Ils se proposent d’éduquer
les jeunes en vase clos dans le but de les mettre à l’écart afin de
maintenir la paix sociale. L’habillage éducatif qui est mis en avant vient en
réalité masquer cet objectif d’autant que ce sont des techniques
comportementalistes qui sont au cœur des projets.
En
effet, l’enfermement, n’est pas une réponse aux difficultés d’une
jeunesse qui a besoin pour sortir de la délinquance, d’avoir des perspectives
d’intégration sociale. Le gouvernement, mène une véritable propagande sur
l’insécurité qui dénature totalement le regard de la société sur la
jeunesse.
Cette
politique est catastrophique pour la jeunesse la plus en difficulté de ce pays
à laquelle on ne propose aujourd’hui que des solutions inefficaces et
dangereuses de relégation car elles réduisent les jeunes au silence ou les
poussent à la révolte. Les professionnels savent que souvent un adolescent qui
commet un acte de délinquance recherche par cet acte une attention particulière
car son délit est un signe pour les adultes d’une situation de souffrance, de
danger…Il ne s’agit pas de cautionner les délits mais bien de les appréhender
dans une démarche éducative globale.
L’enfermement
des mineurs délinquants ne peut en aucun cas permettre ce travail, il est
antinomique avec l’éducation qui, elle, a besoin de la durée, de la liberté
et surtout d’une ambition pour la jeunesse qui soit portée par l’ensemble
du corps social.
Surveiller,
enfermer, punir. Les salariés du secteur Social et Médico-Social et de la
Justice s’opposent à ce traitement des jeunes en difficulté et refusent d’être
les agents de ces politiques répressives liées aux politiques
ultralibérales.
NON AUX CEF ET A L’ENFERMEMENT DES MINEURS!
OUI A L’AUGMENTATION DES BUDGETS POUR
LA PREVENTION GENERALE, LA PREVENTION SPECIALISEE ET L’EDUCATION !
Signataires:
Collectif 76 des
Salariés du Secteur Social et Médico-Social ;SNPES PJJ FSU. ; Syndicat
Sud Santé-Sociaux 14; Comité de Veille Sociale 14; Collectif Hactivismes. Sud
Santé Sociaux76.
***
Fernand Deligny fut un précurseur de l'antipsychiatrie. Il décide dans les années 1950 d'ouvrir un lieu de vie dans les Cévennes, pour les enfants autistes, et les soustrait ainsi à l'enfermement psychiatrique, avec une poignée d'éducateurs. Ces enfants participent à la vie quotidienne du village, coupes de bois, fabrication du pain, et sortent peu à peu de leur isolement relationnel. Leur refus de communiquer par la parole est respecté. Le regard de Fernand Deligny sur l'enfance est plein de tendresse, l'espièglerie, et de complicité. Il s'insurge contre les méthodes répressives, les maisons de correction, d'avant l'ordonnance de 1945, celles que l'on voudrait remettre au goût du jour sous le nom de C.E.F. (Centres Éducatifs Fermés)
En 1943 Deligny écrit "Graine de crapule" un livre-poème, ou son approche pédagogique est exprimée avec beaucoup de simplicité et de sincérité.
Sophie LECOMTE
"Méfie toi des solutions immédiates: il ne sert à rien de brancher une lampe à pétrole sur du courant électrique."
"Il y a les hérédo-tuberculeux", les hérédo-alcooliques et les hérédo-malheureux."
***
Chasse à l’enfant
Un jeu est lancé depuis l'été 2006, la chasse
à l’enfant !
"La chasse à l’enfant" que ce soit dans le cadre de la loi de prévention
de la délinquance, ou de "l’immigration jetable" on appelle cela
"l’innovation" en matière d’éducation, où d’immigration... la
solution... à moins que ça ne soit le début de la Solution Finale !
En France on ne se salira pas les mains, on livrera aux dictatures, ceux et
celles qui risquent simplement d’être condamnés à mort, torturés, incarcérés
à vie, lapidés ou directement assassinés. On renverra dans des charters des
hommes, des femmes ligotés, qui hurlent à la mort au milieu de touristes en
partance pour des destinations de rêve...
Que dire d’une société qui au lieu de protéger ses enfants, se protège de
ses enfants ?
Aujourd'hui Ségolène R. emboîte le pas à l'UMP, qui proposait déjà des
formations deuxième chance encadrées par des militaires aux jeunes en
difficultés, avec port de l'uniforme, apprentissage de la Marseillaise, lever
des couleurs au son du clairon !
Gauche-Droite, même combat en matière de sécurité... Nous voilà revenus aux
années trente.
En 1934, les enfants étaient confiés à des "matons", à des anciens
militaires, dans des colonies pénitentiaires. Quelle innovation en 2007 en matière
de prise en charge de la délinquance !
Ces procédés ne peuvent conduire qu'à la récidive et la révolte, comme à
Belle-île en mer en 1934. Un enfant avait osé mordre dans son morceau de
fromage avant de manger sa soupe. Délit contraire au règlement. Deux gardiens
le jetèrent à terre et lui écrasèrent le visage à coups de talon. C’en était
trop : la colonie se révolta, saccagea le bâtiment et malmena les
gardes-chiourme avant de s’enfuir. Dès que le tambour de la ville annonça
qu’il y aurait une prime de vingt francs pour ceux qui ramèneraient un
fugitif, ce fut la ruée, vacanciers compris. Certains se firent deux cents
francs.
C’est en hommage à ces jeunes révoltés que Prévert écrivit le célèbre
"Bandit, voyou, voleur, chenapan..." Sophie LECOMTE
Chasse à l’enfant
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Au dessus de l’île, on voit des des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eau
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Qu’est-ce que c’est que ces hurlements ?
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfant
Il avait dit j’en ai assez de la maison de redressement
Et les gardiens à coups de clefs lui avaient brisé les dents
Et puis ils l’avaient laissé étendu sur le ciment
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Maintenant il s’est sauvé
Et comme une bête traquée
Il galope dans la nuit
Et tous galopent après lui
Les gendarmes, les touristes, les rentiers et les artistes
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C’est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l’enfant
Pour chasser l’enfant pas besoin de permis
Tous les braves gens s’y sont mis
Qu’est-ce qui nage dans la nuit
Quels sont ces éclairs ces bruits ?
C’est un enfant qui s’enfuit
On tire sur lui à coups de fusil
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Tous ces messieurs sur le rivage
Sont bredouilles et verts de rage
Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
Rejoindras-tu le continent, rejoindras tu le continent ?
Au-dessus de l’île il y a des oiseaux
Tout autour de l’île il y a de l’eau
Jacques Prévert - "Paroles"
***
Cafards, Cafteurs
De
Solon à Nicolas Sarkozy
Les
mécanismes de la Délation
par
Sophie Lecomte
Jusqu’en 1980, la France se trouvait encore sous le choc de la délation pratiquée sous le gouvernement de Vichy. Pendant cette période les Français avaient envoyé entre 3 et 5 millions de lettres de délation le plus souvent signées !Après une épuration brutale qui épargna certains des collaborateurs les plus nocifs, et tapa plus fort sur des exécutants misérables l’heure fut à la réconciliation nationale. La France reste un des rares pays à ne pas avoir clairement remis en question cette page noire de son histoire.
La revue « Autrement »[1]
consacre à la délation un dossier publié en novembre 1987. Des sociologues,
journalistes, universitaires, anciennes victimes, ayant fait l’objet de dénonciations
s’interrogent sur une recrudescence de justifications
concernant de telles pratiques. En effet ce phénomène
revient en force au point de
devenir un fait de société. La délation
s’avance de nouveau à visage découvert, au nom de la chasse au grand
banditisme, et au terrorisme, «d’Action Directe ».
L’appellation de « crime
odieux » justifie à elle seule toutes les dérives. Dénoncer
constitue alors, pour le pouvoir en place, une preuve de civisme en
épargnant des vies humaines, et en
prévenant la mort violente de nouvelles victimes.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
Les lois Sarkozy ont ouvert une brèche en désignant les
populations à dénoncer. Il ne s’agit plus dans la Loi de Prévention
de la Délinquance votée le 5 décembre de terroristes estampillés comme tels
par le pouvoir, mais de populations non conformes, victimes d’inégalités
sociales, ciblées pour leur origines ethniques, où leur lieu de résidence
dans des quartiers dits sensibles. Les indicateurs seront dorénavant rémunérés,
car la dénonciation est considérée comme un acte civique, et des milices
citoyennes sont en préparation!
Solon, en 594 avant notre ère, pose les fondements de la société athénienne. Aristote reconnaît à Solon le mérite de 3 mesures qu’il considère comme une avancée.
1) L’interdiction du prêt garanti sur la personne du débiteur,
2) Le droit donné à chaque citoyen d’intervenir en justice sur la personne lésée,
3) Le droit d’appel devant les tribunaux.. (Constitution d’Athènes.)
Cette seconde mesure initialisera le processus de la délation.
Avant Solon l’ initiative de la réparation des torts étaient laissée à la victime, et à la diligence des magistrats, les archontes. Les insuffisances manifestes de ce système, conduisaient à ne pas pouvoir réprimer toutes les infractions. Par ailleurs les victimes les plus faibles n’avaient pas la capacité de traduire en justice leurs adversaires, et restaient sans défense, tel les orphelins dépouillés par des parents malhonnêtes. Le remède trouvé par Solon fut d’autoriser tout citoyen disposant de ses droits civiques « s’ l le veut » à devenir accusateur, et à intenter une action en justice pour une infraction dirigée vers autrui. Nuire à un individu et à l’État n’est plus l’affaire des seules victimes, ou des seuls magistrats et concerne toute la Cité. Le citoyen accusateur devient bénéficiaire de la confiscation des biens du condamné. Il est donc advenu que les délateurs étaient plus nombreux pour une accusation avantageuse que pour une accusation sans rétribution. Solon à partir d’un principe d’égalité, a donc ouvert la voie aux abus, notons cependant que pour enclencher le mécanisme de la délation, il faut un alibi « louable » : ici la défense du faible et de l’orphelin, pour justifier l’acte en lui même.
C’est ainsi que dès la fin du 5ème siècle avant notre
ère, les accusations motivées par le civisme, ont disparu sous une avalanche
de « dénonciations intéressées et méprisables » . La délation
au sens institutionnel du mot est née, elle s’incarne dans une figure type
« le sycophante ». A plusieurs reprises la Cité Grecque
a tenté de lutter contre la plaie des accusations abusives, avec des périodes
alternant entre le châtiment suprême par la peine de mort pour
les sycophantes, puis leur
retour en force et leur utilisation
par les pouvoirs en place.
Au travers de
cet exemple naît la délation,
elle peut donc traverser les époques, les régimes, en
trouvant au fil de l’histoire et des contextes des « justifications civiques » à l’abject, à
la lâcheté et à l’inacceptable. La délation est un comportement
indissociable du champ social qui le sollicite. Aucun régime politique ne
semble y échapper. Elle prolifère en période de crise de démocratie, de
guerre, de déstabilisation. Une voie s’ouvre au règne
de « l’indic.» du mouchard, de
l’espion, de la balance, du rapporteur
, du délateur.
Le 20ème siècle a cependant vu apparaître différents types de délation qui structurent les États totalitaires, policiers et bureaucratiques. Certains au nom de la « Vigilance Révolutionnaire » se sont fondés sur elle. Les États en utilisant les vieilles ficelles censées transformer la délation en actes de hautes qualités civiques, créent un climat de peur d’autocensure, d’autocritique, parfois d’autoaccusation, conduisant à interdire de parler voire de penser.
Que l’occupation, le Maccarthysme, l’ère Stalinienne, les dictatures militaires, et l’explosion terroriste génèrent des périodes d’encouragement à la délation ne peut nous étonner .Ces périodes critiques ne doivent pas masquer qu’il s’agit d’un mal endémique « d’une peste brune » qui ne connaît aucune véritable éradication.
Jamais depuis « L ‘Affiche Rouge » la France n’avait vu placarder des visages suspects. Pourtant en 1986, sont publiées sur les murs des grandes villes des photos de Rouillan, Ménigon, Aubron, et Cipriani, les quatre militants du groupe « Action Directe ». Des témoins ont cru reconnaître Nathalie Menigon et Joëlle Aubron lors de l’assassinat du PDG de Renault . Or à cette époque aucune charge ne repose contre cette dernière, excepté le « délit conjugal » d’avoir épousé Régis Schleicher incarcéré et membre « d’Action Directe ». De plus elle ne fait l’objet d’aucune poursuite en France. Cet exemple constitue une violation directe de la présomption d’innocence.
En mai 1986 Robert Pandrau Ministre de la Sécurité, annonce la décision du gouvernement de rémunérer les personnes, qui contribuent à l’arrestation de terroristes. En septembre 1986, deux cent mille exemplaires d’une affiche portant le signalement de Robert de Maurice Abdahlah, membres des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises soupçonnés des attentats sanglants de la région Parisienne sont diffusées à travers la France. Dans la presse mise à contribution, seuls « Libération » et l’Humanité » refuseront de diffuser les photos de suspects. Entre septembre et octobre 1986, 2000 appels parviendront à la police. La polémique fait rage entre ceux qui résolument contre, expriment leur rage avec des slogans « Non au régime de Vichy » « Non à la délation », et ceux qui jettent des regards suspicieux sur leurs voisins. L’affaire prend suffisamment d’ampleur pour entraîner un sondage de la SOFRES, publié dans le Figaro. Le 23 mai 1986, pour recueillir la position des différents électorats sur le thème « la fin justifie-t-elle les moyens ? » Une majorité écrasante se dégage dans tous les électorats, y compris dans celui du Front National pour estimer qu’une démocratie ne peut pas se permettre d’utiliser n’importe quel moyen, même s'il s’agit de lutter contre un ennemi qui ne reconnaisse aucun principe et ne respecte aucune loi, et est prêt à tout pour la déstabiliser ».
Le 21 février 1987, les quatre derniers membres d’Action directe sont arrêtés par le Raid « Recherche Assistance Dissuasion » dans une ferme isolée située à Vitry-aux- Loges, après dénonciation du voisinage. Cinq jours plus tard Charles Pasqua alors Ministre de l’intérieur déclare :« S’il n’y avait eu l’affichage des portraits, des terroristes et des offres de primes les quatre terroristes d’Action Directe courraient toujours. ».Il indique que des informateurs toucheraient une prime d’un maximum d’un million de francs.
Cette pratique existe en Allemagne, depuis 1976, en Italie, et même en Suède pour l’identification du meurtrier d’Olof Palme.
Aujourd’hui en s’appuyant sur des lois sécuritaires, Nicolas Sarkosy tente de constituer de véritables réseaux de délateurs (parfois rémunérés) ou les informations, les fichiers, circulent indistinctement entre Travailleurs Sociaux, Policiers, Enseignants, Personnels de la Santé, Conseillers Généraux, instances judiciaires. En denier lieu, les maires pourront collecter l’ensemble de ces données auprès d’un coordinateur ou super-délateur, à des fins de sanctions financières ( suppression des prestations familiales, mise sous tutelle) ou pénales (saisine du Procureur en cas de refus des familles d’effectuer des stages à la responsabilité parentale payants).
L’État Providence puis l’État Social se sont désagrégés au fur et à mesure que les gouvernements de Droite comme de Gauche ont laissé pourrir une situation économique qui n’aurait pu se redresser qu’en s’attaquant radicalement à un libéralisme devenu de plus en plus « sauvage » ainsi qu’à la course aux profits. La seule solution pour tenter de contenir la crise, au fur et à mesure que les inégalités s’accroissent et provoquent des réactions violentes de la part des syndicalistes, des Précaires, et des militants engagés à l’extrême gauche réside dans le renforcement de l’État Pénal. Les actionnaires continuent ainsi à engranger tranquillement leurs plus-values au détriment de la majorité de la population, les chefs d’entreprise à délocaliser en toute quiétude, tandis que le Secteur Public est ouvert à la concurrence et démantelé. Cet État pré-totalitaire produit des lois liberticides, emprisonne comme dans les années trente, des mineurs âgés de 13 ans, dresse des catégories sociales les unes contre les autres, pratique la chasse aux chômeurs, aux étrangers, aux jeunes des cités, aux enfants d’immigrés.
La délation est devenue une sorte de projet de société, à présent labellisé par l’État. La loi dite de Prévention de la délinquance constitue une grave menace pour la Démocratie dans la mesure où elle engendre une confusion dans la séparation des pouvoirs. Elle ne concerne pas que les seuls professionnels soumis à la confidentialité, mais tout citoyen, dont la liberté individuelle se trouve compromise par le croisement des fichiers, les caméras de vidéosurveillance disposées à tous les coins de rue, l’obligation de se soumettre à des tests ADN, le flicage par cartes à puces interposées.
Au-delà de la loi de Prévention de la Délinquance, le système économique et politique dans sa globalité est en cause, dans ce contexte de déréglementation du droit du travail, de délocalisations sauvages. de discriminations, de déséquilibre Nord-sud, Ce système doit être revisité de fond en comble, et nous savons que ni la Droite ni la Gauche ne s’y emploieront. C’est aux fondements du capitalisme qu’il faut s’attaquer. Ca ne passera pas par les urnes mais par la lutte sur tous les fronts.
Un question centrale reste posée : celle de la banalisation de la délation dans la société des années 2000, alors qu’en 1986 ces méthodes étaient majoritairement conspuées par l’ensemble de la population.
« Quand
ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas
communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai
rien dit, je n’étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les
juifs, je n’ai rien dit, je n’étais pas juif. Quand ils sont venus chercher
les catholiques, je n’ai rien dit, je n’étais pas catholique. Puis ils sont
venus me chercher. Et il ne restait personne pour dire quelque chose."
Pasteur Martin Niemöller Dachau, 1942“
Résister, lutter et désobéir individuellement et collectivement est un devoir !!
[1] « Autrement » : un archaïsme, une technique, un mode de gouvernement « la délation » no 94 novembre1987 Directeur de la publication : H. Dougier. Ed. « Autrement »
***
FREINET, PLUS QUE JAMAIS D'ACTUALITÉ
Célestin FREINET, l'"éducateur prolétarien"
DORIANE
FILMS
présente
DVD
disponible à partir du 3 avril 2006
sur
le site Internet de l’éditeur www.doriane-films.com
dans
les FNAC, VIRGIN et magasins spécialisés
sur
les sites fnac.com, alapage.com, amazon.fr, fluctuat.net
Prix
Public TTC du coffret cartonné de 2 DVD : 30 euros
Contact
presse : Cécile FARKAS
01
44 74 77 11 - cecile@doriane-films.com
L’École
Buissonnière – Coffret DVD disponible à partir du 3 avril 2006
Coffret
cartonné 2 DVD et
Livret
Ce
coffret présente un des grands films de l’histoire du cinéma français
d’après-guerre :
« L’École
buissonnière »
de Jean-Paul Le Chanois (1949) avec
Bernard Blier
dans le rôle du jeune instituteur
Célestin Freinet.
1920,
dans un petit village de Provence, M. Pascal, jeune instituteur, se heurte
au manque d’intérêt de ses élèves. Il décide de changer radicalement
ses méthodes. Il écoute les enfants, s’inspire de leurs découvertes,
les emmène dans la nature.
Ce
film marque un temps fort de l’histoire du cinéma d’après-guerre.
Il
relate aussi les débuts de célèbre pédagogue que fut Célestin Freinet,
interprété avec brio par Bernard Blier.
« Prix
et profits »
d’Yves
Allégret (1932)
En
collaboration avec le Mouvement Freinet, Yves Allégret réalise ce film
mythique, qui sera proposé aux enseignants en bobines 9,5mm.
Il
y expose les mécanismes du capitalisme en suivant le parcours d’une pomme
de terre, du producteur au consommateur. Quelques amis du réalisateur font
de la figuration : Marcel Duhamel, Pierre et Jacques Prévert, Lily
Masson…
Et
trois films documentaires qui présentent la pédagogie Freinet :
« Le
Mouvement Freinet »
de Henri Portier. Histoire du Mouvement Freinet, avec films d’archives.
« Les
Enfants d’abord »
de Suzanne Forslund. La
pédagogie Freinet en Suède, Canada et France.
« Jérôme
et la Tortue »
de Gérard Poitou-Weber. Une classe de Sartrouville avec le Théâtre du
Soleil.
L’École
Buissonnière – Coffret DVD disponible à partir du 3 avril 2006
Menu
Coffret
DVD
« L’École
buissonnière »
(
éditions Doriane Films )
---------------------
DVD
1 :
-
L’École buissonnière
-1949-
Jean-Paul Le Chanois
115 mn
-
Prix et profits
-1932-
Yves Allégret
19 mn
-
Le Mouvement Freinet (
2 parties )
-1996-
Henri
Portier
48 mn
---------------------
DVD
2 :
-
Les Enfants d’abord (
2 parties )
-1996-
Suzanne Dansereau-Forslund
96 mn
-
Jérôme et la tortue
-1967-
Gérard Poitou
17 mn
-
Autour de l’École buissonnière
(extraits)
-1981-
Jean-Paul Le Chanois
10 mn
-
Centenaire de Freinet à l’UNESCO
(extraits)
-1996- Michel
Mulat
7 mn
-
BT N°
100 : le scénario de « L’École buissonnière »
- 1950 - Élise
Freinet
traduit
en
- espéranto
( André et Hélène Gente )
-
espagnol ( Babeth
Barrios )
-
anglais
( Brent Keever et Jean Poitevin )
************************
Livret
16 pages :
-
- Cinéma et Mouvement Freinet.
-
« L’École
buissonnière ».
-
« Prix et profits ».
-
« Le Mouvement
Freinet ».
-
« Les Enfants
d’abord ».
-
« Jérôme et la
tortue ».
-
- Les réalisateurs et leur filmographie.
-
- Biographie C.Freinet et son Mouvement.
-
- Bibliographie.
-
- L’I.C.E.M.
-
- Les P.E.M.F.
L’École
Buissonnière – Coffret DVD disponible à partir du 3 avril 2006