POUR L'ÉCOLE

100 PRINCIPES POUR L'ÉCOLE - Plan

GENÈSE D'UN LIVRE - Ré-écriture d'un entretien avec Edgar Morin - LE CANTIQUE DES CANDIDES  - 

PRINCIPES ISSUS DE LA THERMODYNAMIQUE -  PRINCIPES ISSUS DE LA BIOLOGIE - PRINCIPES ISSUS DE LA SYSTÉMIQUE

PRINCIPES ISSUS DE LA NEUROBIOLOGIE - NÉCESSAIRE ÉMERGENCE DE NOUVELLES VALEURS -  PRINCIPES PÉDAGOGIQUES

PRINCIPES ISSUS DES CONSULTATIONS NATIONALES - DE L'AMOUR

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PÉDAGOGIE DE LA COMPLEXITÉ

Liens annexes : 

Principes issus des consultations nationales

Didactique, tac, tic-tac, tactique didactique...

Consultations des usagers de l'École

Moderniser l'enseignement... La question est toujours d'actualité. Moderniser ne signifie pas être systématiquement à la mode.

Le bilan de l'introduction de l'informatique à l'École en 1985 est très mitigé. Ce fut une opération politique, commerciale, très secondairement pédagogique. Un autre choix technique, avec des matériels et logiciels très conviviaux aurait sans doute évité les nombreux rejets de la part de certains maîtres.

L'École s'est transformée globalement. Il existe des lieux où la rénovation a été bien menée, continue, experte. Il existe des endroits où l'on croit revenir quarante années dans le passé...

L'École n 'a pas démérité. L'École n 'est pas seulement en retard par rapport à une société qui s'accélère et parfois même s'emballe. Quand cette lenteur est de la prudence, cela est bien. Quand la lenteur est essoufflement, alors il y a danger. L'École n 'est pas seulement à la traîne, l'École est ailleurs, sur un autre chemin. Si la route est semée d'embûches et que l'École suit une voie plus sûre, bravo ! Mais si c 'est une voie de garage, une impasse ? Comment rattraper et le temps et l'espace perdus ?

Voici cinq principes de base d'une éducation systémique. Ils sont inspirés du livre de Joël DE ROSNAY: LE MACROSCOPE. Cet ouvrage a vingt ans. Ces principes sont loin d'être appliqués. On s'en approche parfois de façon asymptotique.

70 - ÉVITER L'APPROCHE LINÉAIRE OU SÉQUENTIELLE.

L'approche systémique consiste à revenir plusieurs fois sur le problème, mais pas par une simple répétition. À la manière dont on coupait le blé à la faux, on revient plusieurs fois, mais à des niveaux différents, sous de nouveaux angles d'attaque, en faisant varier l'éclairage.

Face à une nouvelle question, on fait un tour d'horizon général du sujet pour le délimiter, évaluer les difficultés et repérer les zones inconnues.

Les apprenants ne sont jamais vierges. Ils connaissent toujours quelque chose du sujet. Ils ont de faibles notions. Ce sont des points d'ancrage. Le sujet n'est jamais isolé. On peut, par analogie ou en recherchant des relations, trouver d'autres noyaux plus durs, plus affirmés de connaissance.

La fleur est un organe de reproduction. Elle est composée d'organes proprement reproducteurs (étamines qui contiennent le pollen et pistil qui contient les ovules) et d'organes protecteurs que l'on observe d'abord : le calice formé de sépales et la corolle composée de pétales.

Certaines fleurs possèdent les deux sexes et sont hermaphrodites, elles pratiquent l'autofécondation, d'autres sont mâles et ne possèdent que des étamines. D'autres enfin sont femelles et ne sont dotées que du pistil.

Ces plantes, sexuées, sont généralement immobiles et prisonnières du sol. Elles ont donc besoin de vecteurs pour se féconder. Le vent est un de ces vecteurs. Très aléatoire. Aussi y a-t-il dans l'air ambiant, à la floraison, des milliards de particules polliniques. Les insectes sont plus précis. Ils s'enduisent littéralement de pollen et butinent ainsi de fleur en fleur.

Des insectes se sont adaptés à la forme particulière de telle fleur. Une trompe absolument ajustée au cornet de la corolle va sucer le nectar situé dans le fond de l'entonnoir naturel. Des plantes, en adoptant des couleurs visibles par l'insecte, se sont adaptées à l'animal. Ou l'on accepte la réalité d'un Créateur horloger, précis, ou bien l'on envisage cette double adaptation mutuelle, dans le même temps biologique exprimé en millénaires, d'une abeille dotée d'un système nerveux rudimentaire et d'une plante dépourvue - apparemment - de système nerveux. Ce qu'ils ont en commun, c'est la mémoire de l'A.D.N., c'est une chimie organique de base, fondée sur le carbone, héritée de la soupe de l'Océan primitif.

Le nombre de pétales, de sépales, la disposition alternée ou opposée des feuilles, la couleur des étamines n'ont aucun intérêt, en soi, hors de ce contexte général de compréhension de la logique du Vivant. On demeure dans l'observation stérile et la description sèche si l'on n'établit pas un rapport entre cette transformation de la fleur en véritable piste d'atterrissage pour hyménoptères fécondants et la coloration vive de l'arrière train de telle guenon. On fait preuve d'autocensure si l'on oublie de mentionner que les pratiques de maquillage et les rituels de mise en beauté chez l'humain sont issus du même fondamental besoin de capter l'attention de l'autre, afin de perpétuer l'espèce.

71 - ÉVITER LES DÉFINITIONS TROP PRÉCISES ET DÉFINITIVES.

Certains concepts peuvent être soumis aux éclairages de différentes disciplines et donc s'enrichir en se complexifiant par confrontation à d'autres contextes.

Stella BARUK a réalisé un magnifique DICTIONNAIRE DES MATHÉMATIQUES ÉLÉMENTAIRES qui illustre parfaitement ce propos.

L'adjectif droit(e) (dreit au XIIième siècle) vient du latin directus. L'adjectif et nom féminin droite a pris au XVIième siècle le sens de l'ancien français destre, du latin dextera, qui est à droite, par opposition à ce qui est à gauche. Il s'est développé dans le sens qui attribue à la main droite plus de précision que la gauche, la sénestre, la main sinistre, dans ses actions...

La définition-description de la ligne droite, idéalité géométrique, et ses propriétés, n'apparaît qu'après trois pages d'un véritable enseignement sur le vocabulaire relatif à la droite et à l'adjectif droit.

Les définitions trop précises réduisent la réalité et interdisent la relativité. Elles appauvrissent la pensée. Les "petites phrases", les formules, les aphorismes même peuvent flatter l'esprit par une espèce de clinquant, une acuité souvent cruelle. Mais cette forme ramassée, étriquée de la pensée ne reflète que très imparfaitement la vérité des choses.

J'ai eu l'occasion d'entendre à la radio, au début des années 80, Michel PONIATOWSKI, ancien ministre de l'Intérieur de Valéry GISCARD D'ESTAING. Il semblait avoir tout compris de la systémique, tenait des propos d'une grande finesse, d'une rare prévoyance sur l'évolution de la société. Las ! Comme ministre et politicien, cet homme cultivé redevenait très vite une outre de vents et de vilaines flatulences d'extrême-droite...

72 - MONTRER ET DÉMONTRER L'IMPORTANCE DE LA CAUSALITÉ MUTUELLE, DE L'INTERDÉPENDANCE ET DE LA DYNAMIQUE PROPRE DES SYSTÈMES COMPLEXES.

En s'appuyant sur des disciplines intégrant la durée et l'irréversibilité, comme la biologie, l'écologie ou l'économie, les bases de l'éducation systémique pourraient être représentées par des modèles descriptifs ou des modèles de raisonnement utilisés dans ces disciplines.

Les Instructions officielles de 1985, notamment en sciences naturelles et physiques, ne s'intéressent pas à des systèmes, mais à des parcelles, des bribes, des éléments. Installées dans un analysme (idéologie conférant à l'analyse sempiternelle un pouvoir quasi-magique de compréhension du réel !), elles s'appuient sur une psychopédagogie génétique statique, déterministe et mécaniste.

Dans les programmes officiels de l'enseignement primaire, la notion féconde de cycle n'intervient pas formellement, même si certains outils didactiques font référence au cycle de l'eau, par exemple. Pour le temps, on parle simplement de rythme et de mesure. Vision linéaire, toujours....

Pourtant de nombreux thèmes, directement inspirés de la vie courante, peuvent mettre en évidence les notions d'interdépendance et la dynamique propre des systèmes : production et consommation (sources d'énergie, déchets, marché du travail) - alimentation et démographie (excédents, malnutrition, évolution agricole, urbanisme, croissance) - architecture et paysage (démographie, urbanisme, travail, communi­cation, écologie) - offre et demande (travail, entreprise, répartition des bénéfices) - information et communication (énergie, bruit, distribution, sources) - énergies et moteurs (consommation, énergie de commande, énergie de travail, régulation, entropie), etc.

La vision statique a conduit, en Occident, à une informatique computrice. Nos ordinateurs les plus performants sont des descendants de la machine à calculer de PASCAL. Du reste, les vocables computer et ordinateur appartenaient originellement au monde ecclésiastique. Le comput c'est le calcul liturgique qui permet de déterminer les dates des fêtes mobiles de l'Église catholique romaine.

Les recherches en intelligence artificielle ont vite montré les limites de cette voie dans laquelle la machine suit la logique classique, mathématique, coupée de la sensation. Les périphériques (claviers, souris, mémoires mortes, écrans, imprimantes, synthétiseurs, etc.) ne sont que des prothèses très sophistiquées d'un cerveau très logique et très rapide. Le CRAY II, ordinateur le plus puissant du monde (en 1995), réalise des calculs très compliqués à une vitesse telle qu'il a fallu soigner son système de refroidissement. En effet, ce que craint le plus ce gros cerveau immobile, c'est la surchauffe î

L'intelligence artificielle s'est alors dirigée vers les mémoires à bulles, les logiques floues (oui, non, peut-être), les auto-apprentissages, la récursivité. Des résultats spectaculaires ont été obtenus en robotique. Sur un terrain accidenté très imprévisible, un robot classique doté d'un puissant ordinateur calculateur sera impotent. Au contraire, une machine articulée, sorte de fourmi électronique, dotée de senseurs, de capteurs fournissant des informations rapides sur la nature cahoteuse et chaotique de l'environnement à un système central réduit mais doté de systèmes de fine régulation, sera capable d'escalader des obstacles apparemment insurmontables. Comme par hasard, les Japonais (et leur cerveau droit) sont à la pointe de ce type de recherche...

Il est clair que le Vivant est constitué d'organismes autonomes mais en totale et permanente interaction sensitive (et par conséquent cognitive) avec l'environnement. Les organismes transforment l'environnement qui les transforme en retour. C'est en agissant sur le milieu et en étant agi par lui, que l'on apprend à le connaître, à se connaître et donc à s'adapter.

73 - TENTER LA TRANSDICIPLINARITÉ.

En utilisant des thèmes verticaux permettant d'intégrer plusieurs disciplines et plusieurs niveaux de complexité autour d'un axe central, il est possible de mettre en évidence ce qui est pour nous fondamental, utile, et par certains égards, vital.

Dans le meilleur des cas, l'École fournit des meules aux élèves, mais pas de grain à moudre. Plus tard, après une cruelle sélection par l'échec, voici le grain à moudre. Mais les meules sont mal réglées, inefficaces, rudimentaires. Ou encore le meunier a perdu l'amour de la farine...»

74 - INSISTER AUTANT SUR LES FAITS QUE SUR LES RELATIONS ENTRE LES FAITS.

APRÈS L'ÉCOLE PARALLÈLE, SI ON PARLAIT DE L'ENFANT PERPENDICULAIRE...

Les Instructions officielles proposent un catalogue raisonné de connaissances juxtaposées. Est-ce bien raisonnable ?

On a vu la relativité des connaissances, leurs mouvances, leur indispensable infirmité. On a vu les limites et les erreurs des fameuses et fumeuses grilles d'analyse. Analyse et Synthèse sont en bateau. C'est toujours Synthèse qui tombe à l'eau...

Avatars de l'évaluation à n'en plus finir... Est-il nécessaire d'analyser la position de l'apprenant cycliste sur sa selle, de tester la force exercée sur les pédales, de compter le nombre de tours de roue à la minute, le nombre de chutes pour aider l'apprenant dans son apprentissage ? Non bien sûr. On sait que ce type d'apprentissage (de plus en plus pris en charge par l'École maternelle qui scolarise des enfants toujours plus jeunes) était volontiers l'apanage des fils et de leur papa. Il y fallait du savoir-faire, de la confiance réciproque, de la patience, du souffle et de l'amour complice. Loin de maman et de ses frayeurs, on se transmettait entre hommes, la passion du vélo.

Décortiquer, comme le font certains auteurs, jusqu'au moindre élément, l'ensemble des items supposés d'un apprentissage, afin d'en évaluer chaque acquisition parcellaire, est une occupation qui peut paraître sérieuse. Sérieuse (adjectif apparenté au substantif série : c'est bien cela, l'enseignant passe son temps à faire donner des séries d'exercices, suivis de séries de séquences ou de nouveaux exercices de remédiation, auxquels succèdent des séries de courts tests d'évaluation, impeccablement codés, permettant d'établir un profil de l'apprenant à un instant t... ), sérieuse, certes mais pas grave. La gravité, c'est autre chose, qui a à voir avec la gravitation, la pesanteur, la planète, l'attraction universelle, le cosmos.

On évalue jusqu'à plus soif. On monte des projets. On affiche des objectifs, sous-objectifs et autres indices, parce que rien ne va plus socialement, moralement, à part le fric, et que dans une telle passe historique, on a besoin de se rassurer.

Connaître les dangers n'efface pas la peur. Va-t-on continuer dans la morosité et la frilosité ? On évalue à l'école, l'aptitude à ponctuer les phrases d'un texte narratif d'un enfant qui, par ailleurs, chez lui, le mercredi, passe son temps à rançonner son petit cousin ou à imiter le comportement sexuel des dealers portoricains vus dans un téléfilm qui eût déclenché les foudres de toutes les censures il y a trente ans !

Les enfants ne sont pas des machines à ingurgiter des savoirs.

Ce sont des êtres humains, des personnes. On peut, dans leur cursus éducatif proprement scolaire, voir, avec eux, ce qui les touche de près, ou de loin. Et ce qui touche à la Vie.

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LES INCONTOURNABLES.

Dispositions naturelles des enfants :

Voir, entendre, toucher, sentir, goûter, se tenir en équilibre, avoir conscience de son corps, ressentir et définir son humeur, les sensations, les impressions. Rêver éveillé, rêver pendant le sommeil, s'endormir. Marcher, courir, sauter, rouler, plonger, nager.... Que se passe-t-il dans le corps, dans l'esprit quand on fait une course de vitesse, de fond, quand on est en apnée, quand on ouvre les yeux dans l'eau, comment se transmet le son, la lumière ?

Les quatre éléments de la tradition : l'eau, l'air, la terre, le feu.

Les trois règnes de la nature : minéral, végétal, animal. Je puis témoigner que les notions d'autotrophie  et d'hétérotrophie  sont assimilables par des enfants de C.E.2.

Les quatre saisons.

Quid des saisons dans d'autres pays ?

Les "sept" couleurs de l'arc-en-ciel. Couleurs, formes, structures.

Dispositions culturelles des enfants :

Goût et dégoûts selon les sens considérés  (vue, odorat, goût, ouïe, toucher), questionnaire de Proust adapté aux enfants. Est-on bien dans son corps ? À quelles occasions de la vie courante ? À quelles occasions exceptionnelles ? Comment vit-on son sexe naturel, son sexe social ?

Symboles, figures emblématiques, mythes et légendes (de Barbe-Bleue à Mickey et du Père Noël à Peter Pan ou Pinocchio... auxquels on devra ajouter les mythes et légendes arabo-islamiques, ceux de l'Orient, etc. eu égard à la mixité géographique des élèves)

INITIATIONS "INITIALES".

Priorité doit être donnée aux codes : langagiers, scripturaux, numériques. Il faut en montrer la diversité historique et géographique : langues alphabétiformes, idéographiques, consonantiques. Il s'agit évidemment de monter les principes de ces système linguistiques.

Numération.

Systèmes de numération non décimale.

Systèmes de numération dépourvue de zéro (romain, chinois,...)

Le corps numérique : cycles naturels, unités naturelles de mesure (pouce, pied, palme, coudée...), unités conventionnelles. Symétrie. Courbe de Gauss, ses applications et ses implications.

Alphabet phonétique international. Écriture, graphisme, typographie, calligraphie.

Livres et outils, références : dictionnaires (généralistes, spécialisés), atlas, chronologies, frises, lexiques, index, tables, tableaux synoptiques, taxonomie et modes de classification, légendes, échelles, graphi­ques, héraldique, etc.

Genre, nombre, le neutre dans d'autres langues. Les mots et les choses. OULIPO-potins

Temps : temps individuel, temps collectif, temps psychologique, relativité du temps. Mesure du temps, chronologie, généalogie, onomastique, toponymie.

Approche sociologique de la famille élargie.

Conjugaison : le présent du subjonctif est-il aussi présent que cela ?

Espace : espace individuel, schéma corporel, espace collectif, espace psychologique, querencia. Représentation de l'espace. Mesure de l'espace.

Voir, sentir, repérer les mouvements de la planète, des astres. Rotation, révolution. Orientation.

Repérage. Géométrie. Rangement. Classement.

Géographie. Géographie personnelle : le pays imaginaire. Astronomie.

Matière : les trois dimensions, image et représentation spatiale. Les quatre éléments. La nature de la Nature. La vie de la Vie. La connaissance de la Connaissance.

ÉLÉMENTS POUR UN MANUEL ANTI-MANUEL DE LA COMPLEXITÉ.

Revues de presse. Mise en questions, mise en doute de l'information. Le problème des sources. Faux et usage de faux. Manipulation. Contrôle des émotions.

L'école cathodique. Lecture et grammaire de l'image. Les images universelles. Clichés.

L'argent, La publicité, Imagerie et réalité. Bestiaires et musées imaginaires.

Arts plastiques. Hasard et nécessité. Sonorité des formes et des couleurs. Gammes.

Mimes, clowns, acrobates, équilibristes, cracheurs de feu, illusionnistes, monstres et saltimbanques.

Le paradoxe du comédien. Danse. Langage du corps. Langue des signes.

Musiques et sons. Couleurs. Textures.

Économie et écologie.

Etc.

On aura compris que quelque fois, le cours magistral devra s'effacer devant la toile, l'œuvre, la plénitude du contact réel, la magie de l'instant, l'évidence du génie.

Plusieurs fois, j'ai organisé la rencontre de mes élèves avec les pensionnaires aveugles, parfois très handicapés physiquement et mentalement d'un C.A.T.. Expérience inoubliable, riche d'émotions et de confrontations. Guidés par un non-voyant de naissance, nous allions déposer chez eux nos présents : des cassettes de contes enregistrés par nos soins, à leur intention.

Un de mes anciens élèves du C.M.l pose au directeur aveugle de ce centre d'aide par le travail, après que celui-ci nous ait fait une démonstration d'écriture et de lecture en Braille, la question suivante:

- Comment les sourds-muets font-ils pour exprimer des verbes d'état ?

Aujourd'hui, je puis affirmer qu'à l'issue de ces rencontres, nous avions, les uns et les autres, énormément appris.  

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A LIRE

LA MÉTHODE  :

I - LA NATURE DE LA NATURE - 1977

II- LA VIE DE LA VIE - 1980

III - LA CONNAISSANCE DE LA CONNAISSANCE - 1986

IV - LES IDÉES. Leur habitat, leur vie, leurs moeurs, leur organisation - 1991

V - L'HUMANITÉ DE L'HUMANITÉ - 2001

par Edgar MORIN - SEUIL.

LA TÊTE BIEN FAITE

par Edgar MORIN - SEUIL - 1999