POUR L'ÉCOLE

100 PRINCIPES POUR L'ÉCOLE - Plan

GENÈSE D'UN LIVRE - Ré-écriture d'un entretien avec Edgar Morin - LE CANTIQUE DES CANDIDES  - 

PRINCIPES ISSUS DE LA THERMODYNAMIQUE PRINCIPES ISSUS DE LA BIOLOGIE - PRINCIPES ISSUS DE LA SYSTÉMIQUE

PRINCIPES ISSUS DE LA NEUROBIOLOGIE - NÉCESSAIRE ÉMERGENCE DE NOUVELLES VALEURS PRINCIPES PÉDAGOGIQUES

PRINCIPES ISSUS DES CONSULTATIONS NATIONALES - DE L'AMOUR

 

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DIDACTIQUE, TAC, TIC-TAC, TACTIQUE DIDACTIQUE

Liens annexes : 

Pédagogie de la complexité

Principes issus des consultations nationales

Consultations des usagers de l'École

 


CULTURE GÉNÉRALE, GRANDE CULTURE, VULGARISATlON, ENCYLOPÉDISME PÉDANT OU DILETTANTISME CULTUREL ?



La culture générale, telle qu'on la comprenait naguère n'est plus tellement prisée des instances hiérarchiques de l'Éducation nationale. Selon les formateurs de formateurs et formateurs eux-mêmes, le maître n'aurait guère besoin d'une grande culture. Du reste, les érudits locaux qu'on en trouvait encore après-guerre, dans les écoles et Écoles normales primaires, n'existent plus vraiment...

"L'enfant doit construire lui-même savoir." Oui, peut-être, mais comment ? Construit-on d'ailleurs autrement que soi-même son propre savoir ? Et, surtout, selon quelle médiation?

L'acquisition d'une culture générale est un  processus infini, comme la croissance quantitative et qualitative d'une bibliothèque. Il ne s'agit pas d'accumuler des éléments de connaissances, mais d'établir des liens, des rapports, lesquels seront les bases d'idées nouvelles.

Un maître cultivé hautement saura indiquer à ses élèves des pistes et des balises. Il leur apportera, dans une relation qui interrogera l'ensemble du groupe-classe, un viatique indispensable. 

 

DIDACTIQUE

LE LAPIN AGILE

Le lapin... titre d'un exposé "classique" pour des enfants de Cours Moyen.

Christophe et Romuald ont préparé et présenté à la classe le résultat de leur enquête. Mais l'ensemble des enfants, plus ou moins attentifs, le maître, la polysémie et une sorte d'encyclopédisme fou attaché à cette classe-là.

Christophe et Romuald vont tenter de nous asséner leur monographie lapinesque. Et nous allons tout faire pour les égarer hors des garennes rebattues. Non pas que le charmant laporidé (rire de Romuald : la peau ridée!) ne nous intéresse pas. Mais nous étions d'humeur vagabonde comme le lièvre de la fable. Alors nous avons flâné et les deux exposants furent bientôt contaminés par notre puissance désorganisatrice.

Au cours de cette présente rédaction, j'irai encore plus loin, au-delà de ce que la classe s'est autorisée par pudeur et surtout par ignorance. Il s'agit de montrer comment l'on peut, si j'ose dire, passer du coq à l'âne, c'est-à-dire du lapin à... la moutarde, laquelle montant au nez du lecteur nous plongera tout droit dans l'univers olfactif d'un nez de parfumeur après un détour obligé par le cataplasme, les médecines empiriques, l'étonnante invention du Docteur RIGOLOT, natif d'Amiens, qui mit au point le cataplasme prêt à l'emploi sous la forme d'un vague carton imbibé de farine de moutarde portant son nom.

- Attends, tu tousses des bronches. Je vais te mettre un rigolot.

- Oh non, maman, ça pique !

- Ah ben, faut ça, pour te débarrasser de tout le mauvais sang...

Les enfants sont "comme ça" ! dit une pub. Nous aussi. N'allez pas voir là confusionnisme infantile, volonté stupide de courir plusieurs lièvres à la fois. Il s'agit d'autre chose. Il ne s'agit pas de courir le lièvre, mais de le lever. Il s'agit d'opposer à la monographie carcanesque l'ouverture en spirale de la multigraphie où ce ne sont pas seulement les faits et les connaissances qui importent mais les "noyaux durs" et les liens ana-logico-sensitivo-magiques qui peuvent se nouer entre eux.

Pour l'enfant banlieusard, citadin de naissance et de coutume, l'oeuf sort de la boîte et la boîte du frigo. L'aporie métaphysique de la poule et de l'oeuf ne peut avoir barre sur lui. Or quiconque n'a pas connu au moins une fois dans sa vie cette angoissante et fondamentale question n'a pour ainsi dire pas vécu... Cet enfant serait étonné de voir traire une vache tant il lui semble "naturel" que le lait coule, pasteurisé et dégraissé,  des packs de carton de l'hypermarché.

Il faut réhabiliter l'hypercomplexité de la vache ou, revenons à nos moutons, du lapin face à la trivialité abrupte de la gondole mercantile qui ploie sous le fardeau des boîtes de bouillie pour les chats. Cette gondole-là ne passe sous aucun pont des soupirs. Elle ne berce aucun rêve. Elle ne cache aucun amour si ce n'est l'appât du gain. Il n'y a pas de lagune. II n'est que lacunes béantes dans l'imaginaire consommatoire des ternes pousseurs de caddies chargés jusqu'aux larmes sucrées de corn-flakes. C'est donc sans carotte, ni bâton, que nous invitons le lecteur à nous suivre dans le labyrinthe terreux du lapin.

Il existe un lapin de garenne ou lapin sauvage. Il creuse des terriers avec de nombreuses galeries. Louis XIV a fait construire la Galerie des glaces. François MITTERRAND a fait creuser sous la pyramide du Louvre une véritable galerie souterraine. Les mots lepus, leporis, lapin, lièvre, labyrinthe, lavande ont sans doute la même filiation indo-européenne. Loin de vouloir épater la galerie, il semble donc que le Président ait pour les profondeurs réelles ou symboliques (le Panthéon de 1981) une cohérence inclination. C'est pourquoi il lui sera beaucoup pardonné.

Animal craintif, le lapin vit surtout la nuit. On le croise parfois dans les phares des voitures. Il ne faut pas le confondre avec le lièvre qui est d'une espèce voisine mais différente. Il existe aussi le lapin domestique aux races aussi nombreuses que celles des chats : ces races animales sont des créations humaines.

CORPS : animal à sang chaud, vertébré, mammifère, le lapin a un pelage plus ou moins épais (angoras), de couleur variable, du fauve au blanc en passant par le noir, le gris, le tacheté, etc... La peau sert à fabriquer des vêtements fourrés. Avec les poils, on fait le feutre. De plus en plus, et malgré la bonne volonté évidente des lapins, le feutre est artificiel.

TÊTE : Partie préférée de mon grand frère. Moi, je préfère le croupion. Ah ! passe que t'as déjà vu un lapin avec un croupion. Eh ! Combien y a d'ailes à un lapin ? J'aime bien la cervelle du lapin, mais pas les yeux.

Les anecdotes les plus sanglantes fusent concernant le massacre, le dépouillage des lapins domestiques. Les rumeurs de clapiers les plus folles explosent dans la classe. De quoi vous faire échouer à un quelconque C. A.P. ou faire baisser votre note lors d'une inspection. C'est qu'une classe doit être vivante, mais convenable. Ne vous laissez pas aller à évoquer vous-même la dissection des intestins de lapins sur les paillasses de l'École normale afin que se répande dans la salle de sciences nat ' une odeur fétide qui permettait à votre promotion de fumer en classe.  Seuls les lapereaux sacrifiés sur l'autel de la science étaient dupes.

La tête est allongée, les oreilles sont mobiles. Généralement un de vos élèves les a aussi mobiles. Démonstration. Interrogation tourmentée du reste de la classe. Comment tu fais ?

Les yeux bombés sont placés sur le côté de la tête et non sur la face comme ceux du chien, du chat ou de l'homme. On imagine le champ de vision du lapin qui peut voir loin derrière mais qui ne voit peut-être pas le bout de son museau. Les bras de vos élèves s'écartent afin de mesurer leur champ visuel.

Si l'un d'entre eux montre un angle de 45°, conseillez lui vivement d'aller consulter un ophtalmo.

La lèvre (à ne pas confondre orthographiquement avec le lièvre) supérieure est fendue d'où l'expression bec-de-lièvre pour désigner une malformation congénitale chez l'homme. Cette lèvre est en continuel mouvement. Le lapin est un rongeur. Comme le castor, le cobaye, le hamster. Non ! pas la vache ni le dromadaire qui sont des ruminants. La moitié de la classe ronge, l'autre rumine. Vous aboyez, histoire de remettre le lapin sur ses rails.

Cependant, vous ne résistez pas au plaisir de raconter ces croyances anciennes. Si une femme enceinte était effrayée par un géant des Flandres, elle risquait de mettre au monde un enfant porteur d'un bec-de-lièvre.

TRONC ET MEMBRES : Le tronc est allongé, l'arrière-train ou bassin est large, la poitrine est étroite. Les pattes de devant sont courtes et servent avec leurs griffes (non rétractiles) au creusement du terrier. Les pattes postérieures sont longues. Le pied est très grand par rapport à la longueur totale du membre. Au repos, les pattes arrière ont la forme d'un Z. Ce Z se déplie brusquement et permet au lapin de progresser par longs bonds. Le lapin est un animal sauteur.

NUTRITION : Le lapin est un herbivore. Ses incisives sont longues et puissantes, elles se développent continuellement. Pour les affûter et les user, le lapin doit toujours ronger quelque chose d'assez dur comme du bois.

S'il n'a rien à ronger, le lapin domestique peut mourir de faim car ses incisives très longues finissent par lui obstruer la bouche. Les aliments coupés par les incisives en forme de bêche sont écrasés par les molaires. Le lapin n'a pas de canines. Le lapin de garenne ronge l'écorce des arbres, les racines. À cet égard, il est considéré comme nuisible d'autant qu'il se reproduit très vite.

REPRODUCTION : Le lapin est le symbole de la reproduction rapide et du coït court mais répétitif. D'où l'expression "chaud-lapin". Trois fois par an, chaque lapine met au monde de 4 à 10 petits. Les lapereaux domestiques, comme les faons, ne doivent pas être touchés par des mains étrangères car la lapine, ne reconnaissant plus l'odeur de ses petits, les abandonnera ou les dévorera (rappel : le lapin est un herbivore mais...)

Si l'on prend comme base 6 lapereaux par portée, un couple de lapins peut donner naissance à 6 fois 3 = 18 lapins par an. Si sur ces 18 lapins, 9 sont des lapines, adultes, au bout d'un an, ces 9 lapines donneront à leur tour 18 lapins des deux sexes, soit 18 fois 9 soit 162. Si on compte chaque fois une moitié de lapines, on arrive vite à des chiffres inquiétants. C'est ce qui est arrivé lorsqu'on a voulu introduire le lapin en Australie.

L'Australie est une île-continent de l'Océan pacifique. Elle possède des espèces animales et végétales tout à fait spécifiques comme les marsupiaux et plus précisément le kangourou, le koala ; un animal étrange et inclassable quoique rangé dans la catégorie des mammifères : l'ornithorynque ; l'acacia et l'eucalyptus... Pourquoi ? Parce que la paléo-géographie nous apprend que lors de la fracture du proto-continent Pangée, l'Australie s'est détachée précocement du reste des terres et a dérivé seule, vers le sud-est. Pendant ce temps, l'Eurasie, l'Afrique et l'Amérique restaient encore soudées par de nombreux isthmes qui permettaient les échanges biologiques. Isolée, l'Australie a suivi sa propre évolution et a conservé des espèces primitives que les autres continents ont perdues. Inversement, l'Australie ne connaissait pas certaines espèces animales jusqu'à l'arrivée de l'homme blanc. L'Australie était habitée depuis 16 à 30 000 ans (les experts sont en désaccord) par les Aborigènes de type négroïde et de petite taille. A partir de 1770, les Anglais débarquent en Australie. On estime le nombre d'Aborigènes à cette époque à 300 000. En 1945, ils ne sont plus que 47 000 non métissés. Les Aborigènes sont une "espèce" protégée depuis 1967. Cela n'empêche pas un lent génocide. En 1788, les Anglais envoyèrent des bagnards en Australie. Ces forçats fondèrent une colonie australienne anglo-saxonne qui, évidemment laissa peu de place aux Aborigènes.

Un colon australien eut l'idée d'amener en Australie des lapins de garenne pour concurrencer les kangourous. Les lapins, comme les rats n'existaient pas en Australie. Les rats y furent introduits involontairement, avec les chargements des bateaux venus d'Europe. Les lapins furent installés volontairement. Ils proliférèrent rapidement au point qu'ils devinrent un véritable fléau et qu'on dut en abattre des milliers. En effet, les lapins, herbivores, broutaient l'herbe destinée aux moutons, autre espèce animale qui n'existait pas en Australie avant 1820. La chaîne écologique avait été rompue. Les troupeaux de moutons sont donc enclos et préservés des lapins par d'immenses grillages métalliques. Les Européens ont apporté en outre le blé, la vigne, la canne à sucre et le boeuf qui n'existaient pas en Australie.

L'Australie, par sa "faune-relique" nous a montré des éléments possibles de la généalogie de la Vie : mammifère ovipare, poisson doté de poumons, oiseau sans aile comme le casoar, marsupiaux qui accouchent d'embryons qui grimpent jusque dans la poche maternelle et allaitante pour finir leur croissance.

La cosmogonie, la paléo-géographie, la théorie de WEGENER qui a débouché sur la dérive des continents et la tectonique des plaques, la paléontologie, la préhistoire, l'ethnologie et, plus généralement ce qui renvoie "aux sources" fascinent les enfants. Ils portent de même un grand intérêt atout ce qui est atypique voire tératologique.

Le lapin nous a permis de déboucher sur un continent qui a réveillé tous ces intérêts. Quittons les immenses troupeaux ovins des antipodes et revenons à nos lapins.

Le lapin possède des pattes postérieures très développées qui en font un animal sauteur. D'autres mammifères sont des sauteurs. Le kangourou est équipé de surcroît d'une queue qui l'équilibre.

- La sauterelle, la puce sont aussi des animaux sauteurs, M'sieur.

- Oui, mais est-ce que ce sont des mammifères ?

- Non, ce sont des insectes !

- Alors, ce sont des vertébrés ? 

(Une voix) - Oui !

Il faut alors re-définir les vertébrés, les invertébrés, les arthropodes qui portent leur squelette comme une carapace chitineuse alors que nous enveloppons notre squelette d'une masse musculaire et viscérale.

À cette occasion, on peut alors dégager des concepts-structures. Animaux sauteurs (insectes compris). Un déséquilibre entre les pattes antérieures et les pattes postérieures est nécessaire. Vertébrés. On retrouve dans tous les cas une colonne vertébrale ou une proto-colonne chez les premiers de cordés, un crâne, une ceinture scapulaire où s'attachent une paire de membres antérieurs (ou supérieurs chez les bipèdes) et une ceinture pelvienne ou bassin sur laquelle s'attachent les membres postérieurs (ou inférieurs), À partir de ces structures-clés, on peut tout imaginer, c'est-à-dire tout ré-inventer, de la chauve-souris au phoque, du cheval au doigt sur-dimensionné au serpent qui rampe sur ses vertèbres ou sur ses côtes.

Nous sommes loin, on le voit de la monographie. C'est dire qu'il faut là une aptitude à discerner ce qui est commun entre différentes monographies afin d'en tirer des lois générales et ce qui est différent afin de montrer la singularité du Vivant. C'est dire qu'il faut aussi un esprit encyclopédique capable d'établir les liens analogiques, les relations causales, les effets et méfaits-bienfaits du langage.

Nous n'avons que brièvement abordé les questions d'ordre "culturels" mais on voit aisément déjà toutes les pistes de recherche possibles à partir de cet exemple anodin. Il n'y a pas là artifice. Le développement arborescent, multidimensionnel de la recherche est le fait du groupe-classe et de ses intérêts du moment.

Demeurons proches des enfants en abordant les lapins célèbres. Il y eut d'abord le Jeannot-lapin mythique des fabulettes et comptines. En 1926, Walt DISNEY dessine Oswald le lapin qui est en réalité le prototype de Mickey Mouse qui verra le jour en 1927. Le lapin a accouché d'une (universelle) souris... DISNEY reviendra au lapin avec un second couteau présent dans "Bambi" : PAN-PAN. Il suffit d'avoir observé un clapier pour avoir été frappé par les clapotements vifs des pattes arrière du lapin sur un sol dur. Pan-pan lui, va plus loin, puisqu'il swingue avec ses congénères. Ces lapins-là sont bien élevés. En 1944, Tex AVERY crée le personnage de Bugs Bunny.

Plakat zu einem Film von Mickys Vorreiter Oswald (© Disney)        

Depuis... "Quoi de neuf, docteur ?"

Restons maintenant entre adultes de bonne compagnie. Le lapin vieux français est le connil ou le conin. Très vite, et par analogie visuelle, on assimile le conin au pubis féminin. Parallèlement et par synonymie avec la peur stupide, connil ou conin se réduisent par apocope en CON ce qui fait dire joliment à BRASSENS, dans "le Blason", • des vers dans la pure tradition de ce genre poétique né avec la Pléiade et chantant les ravissements des éléments du corps féminin.

C'est que le con est devenu, par extension, le sexe féminin tout entier, y compris dans ses parties internes et succulentes :

"Elle avait un petit con soyeux qui m 'allait comme un gant. " - Henry MILLER - SEXUS.

La toponymie ne laisse pas de surprendre à son tour. Ainsi peut-on trouver dans le Val de Marne un Villeroy-Chauconin. Ce bourg charmant est vraisemblablement porteur d'une longue histoire. Villeroy, ville du Roy, ville affranchie par le Roy. Chauconin, c'est-à-dire, depuis le XIIIième siècle, "chaud lapin". Qui ? Le Roy ? Les habitants ? Ou bien CHAU vient-il du verbe chaloir : le conin nous chaut. Il nous agrée. Il nous est agréable et précieux...

À n'en pas douter, il y a là anguille sous roche qui ne nous posera pas de lapin...

Michel DEBRAY

 

...C'est la grande pitié de la langue française
C'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur
De n'offrir que des mots entachés de bassesse
A cette incomparable instrument de bonheur.

Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques
Tendre corps féminin' c'est fort malencontreux
Que la fleur la plus douce la plus érotique
Et la plus enivrante en ait de plus scabreux.

Mais le pire de tous est un petit vocable
De trois lettres pas plus familier coutumier
Il est inexplicable il est irrévocable
Honte à celui-là qui l'employa le premier

Honte à celui-là qui par dépit par gageure
Dota de même terme en son fiel venimeux
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure
Celui-là c'est probable en était un fameux.

Georges BRASSENS - LE BLASON

 

 


DIDACTIQUE

 

LES NOUVELLES DROITES



Mes deux mômes sont entrés en Sixième cette année. Moi, je suis entré en...  transes. Déjà, cet été, en lisant le bouquin de Stella BARUK : ECHEC ET MATH (Seuil), j'avais eu des sueurs froides. Mon système nerveux virait au système métrique et des relents d'arithmétique mal digérée remontaient de mes viscères douloureux.

Je n'étais pas un matheux. Pourtant, j'aurais pu le devenir car je subodorai, malgré l'écran de fumée pédagogique, l'existence exaltante des êtres mathématiques. Les êtres mathématiques sont des elfes parfaitement abstraits qu'un enseignement bourbeux a tôt fait de transformer en monstres pseudopodes et venimeux.

Les maths, c'est irrémédiablement abstrait : il faut piger ça dès le sein maternel !

Attention, je n'ai rien contre l'école active, la pédagogie concrète où la chose détient la vérité et non le maître, mais, en l'occurrence, l'invasion - dans l'enseignement des mathématiques d'une chosification dérisoire brouille les cartes et embrume les pauvres cerveaux tout neufs de nos rescapés de l'I.V.G.

Que m'apprend le prof de ma fille?

Qu'une droite est un fil tendu ; une surface : une feuille de papier ; un volume : un solide qu'on peut saisir dans ses doigts. À mon âge, j'étais enfin parvenu à piger qu'une droite est une succession de points - êtres mathématiques sur qui tout repose - n'avaient ni épaisseur, ni la moindre parcelle de matérialité.

Et ça, c'est beaucoup plus rigolo qu'un fil tendu!

(Quand je dis: à mon âge, j'exagère, car en vérité, j'ai découvert les êtres mathématiques au Cours Moyen et je les ai pleinement savourés en Troisième : mes maîtres y étaient pour beaucoup. Ils ne jargonnaient pas, leurs cours avaient la beauté formelle du Taj Mahal et ils n'oubliaient jamais de préciser que les graphiques n'étaient que de grossières illustrations de l'indicible et de l'invisible...)

Car enfin - ou bien j'ai mal compris ! un fil tendu, aussi ténu soit-il, c'est un imparfait cylindre très allongé ! Et même si, comme le prof avoue un peu plus tard, ce fil pousse l'usurpation jusqu'à l'infini, il n'en reste pas moins et indubitablement UN CYLINDRE, donc un volume épais, trivial, grossièrement phallique qui n'a nullement le droit de se faire passer pour une impalpable droite.
De la même façon, une feuille de papier, même très très bible, même très très riz la croix, même très très job, n; est pas une surface mais bel et bien un parallélépipède très aplati (à condition de n'être ni roulée, ni froissée, ni mâchée !) donc un truc à trois dimensions.

Existe-t-il de mur sans surface?

NON!

Existe-t-il de surface sans mur ?

OUI ! DANS LES MATHS JUSTEMENT, et ça, il faudrait l'expliquer urgemment aux gamins.

On demande à la chair de ma chair de faire passer une droite Dl par deux points A et B. Fort bien. On lui demande ensuite de faire passer par ces deux points une nouvelle droite D2.
Vicelard mais de bonne guerre!

Barbara, ma fille, trace deux lignes passant par A et par B - l'une rouge, t'autre verte - se superposant entre A et B mais .1' 'écartant (l'horreur 1) ensuite de part et d'autre.

- Ça ne va pas. Tes droites ne sont plus droites puisqu'elles tournent ! Si elles passent toutes les deux par A et B, elles sont forcément confondues.

- Elles sont l'une sur  l'autre?

(Là, on retrouve le fameux fil du prof. Le-dit fil, même admirablement tressé avec un autre fil, ne parviendra jamais à se confondre avec lui. Ne lâchez pas le fil !)

- Non. Pourquoi veux-tu qu'elles soient l'une sur l'autre puisqu'elles sont confondues? Si je me couche sur mon lit, est-ce que je ne fais plus qu'UN avec lui ? Et si je me couche SOUS mon lit, est-ce qu'au matin, il ira travailler à ma place ? Elles n'ont pas d'épaisseur les lignes, tu comprends ? Alors, elles peuvent se confondre, tu vois ?

- Y a pus qu'une seule droite, alors ?

- Ah! Non ! Y en a DEUX. Mais C'EST COMME S'IL N'Y EN AVAIT QU'UNE . Mais, dans le monde des maths - c'est-à-dire DANS TA TÊTE !
- on doit pouvoir en voir plein !

D'ailleurs, je ne voudrais pas te vexer, mais ta ligne, sur ton cahier, c'est pas une ligne ! Ça y ressemble comme le fil de ton prof, mais c'est pas une vraie ligne...

- C'est un TRAIT ?

- Oui. Et, géométriquement, c'est une surface rectangulaire, ou presque.
C'est un rectangle très long et qui n'en mène pas large. Je veux dire: il n'est pas large ; il est très étroit.

- Treize et trois ?

-Oui.

- Ça fait seize !

- Non. Enfin, oui ! Non. J'ai dit : le trait est très étroit. C'est un rectangle très étroit. Une ligne, c'est comme qui dirait un rectangle qui n'a pas de largeur du tout. Si tu veux... On peut pas inventer un stylo à tracer des vraies lignes puisqu'elles n'ont pas d'épaisseur. Pas d'épaisseur: pas de plume! Pas de plume: pas de stylo ! Rien dans les mains, rien dans les poches ...

- Tout dans la tête!

- Tu l'as dit ! Tu vois ton segment AB là : il mesure dans les trois centimètres.
Mais si tu écartes A et B à l'infini, tu auras toujours un segment AB et toujours de la droite delta à droite et à gauche...

- ... ?

- Enfin, je veux dire: là-bas, très loin, et là-bas, très très loin aussi.

(Je montre la direction de Vladivostok, puis celle de Los Angeles.)

- Et si tu rapproches A et B jusqu'au milliardième de millimètre l'un de l'autre...

- Y aura plus de segment !

- Mais si ! Mais si ! Toujours, toujours, mais un segment infiniment petit. Tant que A et B ne sont pas l'un sur l'autre...

- CONFONDUS, tu veux dire !

- Oui, c'est ça ! Excuse-moi. CONFONDUS... Eh bien, il y aura toujours un segment AB. Infiniment petit.

- On parle beaucoup de l'infini.

- Ben oui. Mais vois-tu, il vaut mieux parler de l'infini en math qu'à propos de Dieu ou de l'Âme. Mais ceci, comme disait KIPLING...

- Qui quoi?

- KIPLING. Ceci est une autre histoire... 

 

DIDACTIQUE


PETITE MATHÉMATIQUE 1, 2, BEAUCOUP...



Certains peuples dits primitifs utilisent une numération simple. Il n'y a rien (0), un, deux (le couple, la paire) et après, c'est beaucoup.

De même, certains peuples n'ont que 2 mots pour désigner les couleurs: le bleu et le rouge. Ainsi le vert et le violet sont bleus et le jaune, l'orange, le bordeaux sont rouges.

Nous avons essayé de voir ce que donnaient des opérations avec Rien, 1, 2 et Beaucoup.

ADDITION & SOUSTRACTION

1 + 1 = 2

1 + 2 = beaucoup

2 + 2 = beaucoup

beaucoup + 1 = beaucoup

beaucoup + 2 = beaucoup

beaucoup + beaucoup = beaucoup

donc,

2 - 1 = 1

beaucoup - 2 = l, 2 ou beaucoup (le résultat ne peut pas être Rien)

beaucoup - 1 = 2 ou beaucoup (le résultat ne peut pas être Rien ou 1)

beaucoup - beaucoup = Rien, 1, 2, ou beaucoup

MULTIPLICATION & DIVISION

TABLE
x Rien 1 2 Beaucoup
Rien Rien  Rien  Rien Rien
1 Rien 1 2 Beaucoup
2 Rien 2 Beaucoup Beaucoup
Beaucoup Rien Beaucoup Beaucoup Beaucoup

 

TABLE DES CARRÉS:

Rien au carré = rien 

1 au carré = 1

2 au carré = beaucoup

beaucoup au carré = beaucoup

La racine carrée de Beaucoup est 2 ou Beaucoup

Beaucoup: beaucoup = 1,2 ou beaucoup

La moitié de beaucoup = 2 ou beaucoup

EXPRESSIONS & LOCUTIONS


On ne dit plus une dizaine, une douzaine, une trentaine... une centaine, mais une beaucoupaine.

Le mot pourCENTage est remplacé par pourBEAUCOUPage.

Adjectifs numéraux ordinaux:

Premier, deuxième, beaucoupième

Fractions: un demi, un beaucoupième (l/beaucoup)

On peut essayer de retrouver les expressions exactes:

Les nombreux petits cochons.

Les nombreuses Grâces.

Les nombreuses et une nuits.

Blanche-Neige et les nombreux nains.

Les nombreux jours de la semaine.

Les nombreux mois de l'année.

Le jeu des nombreuses bornes.

Les nombreux dalmatiens.

S'entendre comme les nombreux doigts de la main.

Beaucoup d'ans de bonheur.

Les nombreuses filles du Docteur March.

Boucle d'Or et les nombreux ours.

TF1, France 2 et F.R. Beaucoup.

Le Top Beaucoup.

Les nombreux mousquetaires.

Un gâteau: le beaucoup-de-quarts.

Les nombreux continents.

Les nombreux points cardinaux.

Télé-Nombreux jours.
Les nombreux pêchés capitaux.

Les nombreuses Merveilles du Monde.

Les nombreux commandements.

Où est passée la beaucoupième Compagnie?

Les nombreux coups de minuit.

Ali-Baba et les nombreux voleurs.

ROCKY Beaucoup.

MAD MAX Beaucoup.

Rois et empereurs: Louis Beaucoup, Henri Beaucoup, Charles Beaucoup, Napoléon Beaucoup.

Papes: Paul Beaucoup, Jean Beaucoup, Grégoire Beaucoup, Pie Beaucoup..

Les nombreuses heures du Mans.

Votre numéro de téléphone : Beaucoup, beaucoup, beaucoup ,beaucoup.

Le dictionnaire: les nombreux mots.

L'hôpital des Beaucoup-beaucoup créé par Saint-Louis (Louis Beaucoup)

Le journal télévisé : le Beaucoupbeaucoup sur FR Beaucoup..

Les Nombreux-Jours de Napoléon.

Les nombreux sens.

Beaucoup de lieues sous les mers de Jules VERNE.

Beaucoup, de Victor HUGO.

Le Tour du monde en beaucoup de jours de Jules VERNE.

Les Nombreuses boules de cristal de HERGÉ.

Beaucoup sur Beaucoup avec Anne SINCLAIR...

(Extrait de LA GAZETTE DES ENFANTS - O.C.C.E. - Oise) 

 

DIDACTIQUE

LORSQU'IL VOIT L'OMBRE D'UN CHIFFRE, UN SEMBLANT DE MATHÉMATIQUE, 

FABRICE PERD TOUS SES MOYENS.



C'est comme ça. Il y a des gens qui paniquent dans des ascenseurs, qui ont le vertige sur un escabeau, qui étouffent dans le foule, qui attrapent la diarrhée s'ils doivent traverser un espace désert. Fabrice, lui, devient blême en voyant se pointer le museau sournois d'une division, le groin honteux d'une multiplication, l'horreur absolue d'une fraction, la bave empoisonnée qui coule de l'horrible grimace de la proportionnalité. Heureusement, l' ordinateur est là. Ce truc qui posait des questions logiques ne disait rien qui vaille à Fabrice, mais au bout du compte, l'ordino est peut-être moins têtu que le maître. Finalement, Fabrice put constater que le MO5 ne mordait pas quand on approchait ses mains du clavier. .

Un jour, M. Debray proposa à Fabrice de travailler sur le logiciel Graphiques. Aussitôt, Fabrice transpira à grosses gouttes. Qu'est-ce qu'on pourrait bien mettre en graphiques ? Fabrice ne voyait rien.

- Écoute. Si on essayait de mesurer (mot atroce !) notre plaisir à être à l'école selon les jours de la semaine?

- Moi. Tous les jours pareils, déclara Fabrice. J'adore ça pareil tous les jours.

Finalement, Fabrice connaît si bien les maths qu'il peut trouver immédiatement la parade pour y échapper.

. Ça ne fait rien. On peut toujours mesurer ce bonheur intense que tu as chaque jour. Quel type d'unités pourrait-on choisir?

- Oh la l, monsieur, je n'ai pas d'idées.

- Non, vraiment, pas d'idées ?

- Moi, c'est tous les jours pareils. Un énorme plaisir à venir à l'école. Pareil.

- Ben voilà l'unité de plaisir ! Le PAS D'IDEES: le padidé ! Allez, on fait me échelle en PADIDÉS, de zéro à cent padidés. Alors, le lundi ?

- Ah ! Moi. J'adore. J'adore l'école le lundi. J'adôôôôre.

- Cent padidés de plaisir alors ?

- Oh oui, Monsieur. Comme vous voulez. Oui. Si vous voulez... Mais moi, c'est toujours le même plaisir.

- OK d'accord. Alors, le mardi ?

- Le mardi ? J'aime, j'aime le mardi. Ah oui ! J'adore le mardi. C'est bien simple. Autant que le lundi.

- Cent padidés aussi alors ?

- Oui, oui. C'est comme vous voulez.

- Non. C'est ton plaisir à toi. Moi, personnellement, le lundi, ce n'est pas la forme olympique. Moi, ce serait plutôt 80 padidés le lundi, tu vois?

- Ah moi, non. Tout pareil. J'adore l'école tous les jours.

- Donc, le jeudi: cent padidés ?

- Oui, oui.

- Le vendredi : 100 padidés, je suppose ? Moi, je vous trouve un peu excités le vendredi. Ce n'est pas mon jour préféré.

- Moi, si, pareil que le lundi, tout ça ! Vous pouvez mettre 100 padidés partout !

- Oui. C'est ce qu'on fait. Mais tu vois, le graphique va manquer de variété..

- Ah ça, moi, hein, je vous dis: j'aime autant venir à l'école chaque jour.

- Oui, mais tu n'as pas une petite préférence ? Ou un gros dégoût?

- Non. Non. Je suis toujours de bonne humeur. J'adore ça.

- Bon, ben alors pour le samedi: 100 padidés ?

- Oui. Si vous voulez. Mais si vous voulez - POUR VOUS FAIRE PLAISIR - vous pouvez mettre euh ! j' sais pas ! euh ? Cinquante padidés. Par exemple.

- Ah ! Toi, tu aimes le samedi moitié moins que les autres jours?

- Oui. C'est comme ça. Oui. Cinquante padidés. Voilà. Je peux m'en aller, M'sieur?

- Attends. On va voir ton graphique.

Un doute affreux m'étreint, un an plus tard, en tapant ce texte. Et si Fabrice avait dit 50 padidés PARCE QUE LE SAMEDI, ON NE TRAVAILLE QU'UNE DEMI-JOURNÉE !...

J'ajoute que le père de Fabrice était décédé brutalement quelques années auparavant et que "bizarrement" Fabrice, fils unique, "butait" sur le nombre cardinal 3... Mais n'est-ce pas tomber dans le "psychologisme" ? 

***

LE TRACT DE VILLEJUIF EST UN FAUX !



Mois de mai. Lenny (C.E.2) souhaite faire un exposé sur les additifs alimentaires. Il en parle en réunion coopérative. Il a même un document: un polycopié intitulé: DISTRIBUÉ PAR L'HÔPITAL DE VILLEJUIF.

Ce document donne une liste d'additifs classés selon leur prétendue dangerosité. Des marques de produits sont cités.

Lenny suggère que l'on poly copie le document afin que chaque élève de la classe l'ait en main au moment de l'exposé. Danielle, l'institutrice fait un stencil électronique et tire une trentaine d'exemplaires du document. Dans la foulée, elle en tire 135 de plus pour le journal scolaire qui doit sortir en juin, avant la kermesse.

Michel, l'instituteur, est dans la bibliothèque-atelier de duplication à la fois privée et annexe de l'école puisqu'une grande partie du journal scolaire y est imprimée: l'école est trop petite et le matériel s'accumule. Il rédige la rubrique consacrée à l'histoire du village et il tape en picard car le journal scolaire (déficitaire et absolument pas subventionné. donc tenu à bout de bras par les finances du ménage) diffuse aussi, afin de réhabiliter le dialecte, des textes en picard.

Ses yeux tombent sur le paquet de feuilles que Danielle a posé là, sur la grande table. Ce tract de Villejuif, ça lui dit quelque chose... Il croit se souvenir que quelques années auparavant, l'Hôpital de Villejuif avait fait passer un communiqué de presse pour démentir ce tract et en refuser absolument toute paternité. Question de déontologie pédagogique ET journalistique : peut-on travailler sur un document dont on soupçonne qu'il est faux ? Peut-on le diffuser tel quel? Évidemment, non.

Michel téléphone à Villejuif. C'est un samedi. Certes on connaît l'existence de ce tract qui a amené l'Institut Gustave Roussy à fournir à la presse un démenti en 1979. Mais la correspondante avoue n'en pas savoir davantage. Retéléphonez lundi, dit-elle. Il existe un service compétent qui vous répondra mieux. Le lundi, Michel oublie. Pourtant avec le temps qui passe, la nécessité de boucler le journal se fait sentir. La fin de l'année scolaire approche. Tout le monde est débordé.

Nouveau coup de téléphone, quinze jours plus tard. Confirmation des faits. Rien de plus sur la réglementation des additifs alimentaires? Non. Téléphonez au Ministère de la santé. Coup de fil. Personne ne répond. If est 11 h 30.
Mercredi. Coup de fil aux services départementaux de la D.A.S.S.. La personne responsable n'est pas là. Coups de téléphone aux services départementaux de la répression des fraudes. Michel parvient à joindre un monsieur très serviable qui lui donne la liste des produits interdits et des produits plus ou moins suspect. Michel en profite pour avoir des éclaircissements sur E 300 et E 330 qui ne sont autres que l'acide ascorbique et l'acide citrique, dénoncés par le tract comme additifs les plus dangereux ! Le tract, en revanche, présente comme sans danger certains additifs qui ont été interdits par la suite. Il s'agit donc d'un acte délibéré de désinformation.

Qui est à l'origine de la manoeuvre? Nul ne le sait. Michel retrouve dans sa documentation un petit fascicule édité par QUE CHOISIR ? sur les additifs alimentaires.

L'exposé de Lenny sur les additifs va se transformer en un débat sur l'information, les rumeurs, les manipulations. Dans quels but les auteurs du tract ont-ils agi ? Pourquoi avoir choisi Villejuif?  Là, on voit bien. Un centre spécialisé dans la lutte contre le cancer jouit d'une autorité médicale indéniable.

Tout cela sera dans le journal scolaire. Il comptera cette fois 72 pages format A4.